
Doping in Elite Sport avec l’AEIFA et SPE15
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STRATEGIES ALIMENTAIRES ET HYDRIQUES POUR OPTIMISER SA RECUPERATION par le Dr Julien LOUIS
STRATÉGIES ALIMENTAIRES ET HYDRIQUES POUR OPTIMISER SA RECUPERATION par le Dr Julien LOUIS – COLLOQUE ORGANISÉ PAR L’AEIFA et la LIFA – Novembre 2014
Notes prises à partir de l’intervention du Dr Julien LOUIS Chercheur, Chargé de Mission au Laboratoire Sports, Expertise et Performance du département recherche de l’INSEP, lors du colloque du 16 novembre « La récupération pour la performance ».
Les Facteurs de performance :
– optimiser ses performances
– Augmenter sa masse musculaire
– maintenir son poids
– bien dormir
– éviter les infections, rhumes
– Rester concentré
– bien s’adapter à la chaleur/ au froid
– récupérer
– Eviter les blessures
– Eviter le surmenage
Pourquoi récupérer ? Suite aux altérations des fonctions : mécaniques, métaboliques, cognitives qui sont dépendantes de l’exercice précédent… (durée, intensité) et du suivant…..
Pourquoi améliorer la récupération ?
– Adaptation plus facile aux charges d’entraînement
– Diminution du risque de surcharge
– Réduction du risque de blessure
– Améliorer la répétition des performances
S’alimenter pour Récupérer
La récupération nutritionnelle implique une variété d’issues et de stratégies :
– Quels sont les besoins que je dois restaurer après cet entraînement ?
– Quels sont les aliments qui vont faciliter ma récupération et combien en prendre ?
– Quelle hydratation en récupération et pour quels effets?
Pour en savoir plus: STRATEGIES-ALIMENTAIRES-ET-HYDRIQUES-POUR-OPTIMISER-SA-RECUPERATION-Copier
LE SPRINT, une épreuve subtile et avant tout technique par Olivier MARCHAND
• Mise en œuvre de cette philosophie sur une saison par Olivier Marchand
• Mise en commun des points de vue de l’entraîneur et de l’athlète : Véronique MANG et Olivier MARCHAND
Mes missions :
• Responsable de toutes les formations d’entraîneurs en Ile de France : initiale et continue
• Coordonnateur du sprint et des haies en Ile de France
• Entraîneur Sprint Haies sur le pôle espoir d’Eaubonne
Mon groupe en 2013 : 7 athlètes
athlètes sur liste: par ordre de niveau :
1. Véronique MANG : Liste senior 2013 : Vice championne d’Europe du 100m en 2010
2. Yariatou TOURE : Liste France Jeunes : Médaille de Bronze sur 100m haies en 2009 en Serbie
3. Assa Deborah : Diakite : Liste espoir : Finaliste sur 100m cadettes aux championnats de France
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
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Atelier sur « Renforcement musculaire du coureur » avec Bas Van Hooren par Serge Olivares
Retour sur un Atelier organisé par l’AEIFA sur le « Renforcement musculaire du coureur » avec Bas Van Hooren.
Bas Van Hooren est doctorant en sciences du sport à l’université de Maastricht, Il a publié dans des revues à comité de lecture, des articles sur divers aspects de l’entraînement ; validité de l’utilisation d’un cardiofréquencemètre, course sur tapis roulant, intérêt du retour au calme, travail des ischios jambiers dans la course à pied, différence entre les squat-jumps avec ou sans contre mouvement … mais aussi sur les statistiques. Certains de ces articles sont en libre accès sur le blog de Bas : http://www.basvanhooren.com/blog/
Il est aussi entraîneur et préparateur physique. Il a travaillé avec des équipes de football, le comité olympique Hollandais, et des coureurs à pied de tout niveau.
C’est aussi un coureur de haut niveau avec plusieurs podiums nationaux hollandais en cross et un titre sur 3000m indoor. Comme beaucoup d’athlètes il a aussi connu les blessures.
Ces trois aspects de Bas Van Hooren lui permettent d’avoir une approche particulièrement intéressante puisque l’aspect théorique et scientifique s’appuie et se confronte à une mise en pratique. Inversement une observation empirique va inciter Bas à en trouver l’explication scientifique, il va ainsi pouvoir tester sur lui-même et dans l’entraînement. Cela lui permet d’être un meilleur athlète, un meilleur coach et un meilleur scientifique. Ainsi qu’il le dit « le tout est plus que les parties »
Voici donc le programme de cette journée :
1) Pourquoi faire de la musculation
2) Théorie des systèmes dynamiques (Attracteurs et fluctuations)
3) Spécificité et surcharge
4) Musculation pour améliorer la performance et réduire le risque de blessure
5) Exemples d’exercices
6) Pratique
7) Les ischios jambiers (aspects théoriques)- voir : http://www.basvanhooren.com/blog/
1) Pourquoi faire de la musculation
La matinée a été consacrée à l’aspect théorique et a commencé par discuter de l’intérêt de faire de la musculation pour un coureur.
Le renforcement musculaire a pour effet d’augmenter la masse musculaire et donc de réduire la densité mitochondriale, de diminuer la coordination, et de ce fait vous rend plus lent
Néanmoins beaucoup d’études au contraire montrent que le renforcement musculaire permet d’améliorer l’économie de course, de prévenir les blessures. Aussi il est important de faire de la musculation, mais pas n’importe comment !
L’approche traditionnelle de la musculation a été influencé par l’haltérophilie et le culturisme. Dans ces sports on privilégie le développement de la force et l’hypertrophie musculaire, ces aspects sont pour nous un handicap et explique les réticences de certains coaches à l’utiliser.
L’idée selon laquelle plus on est fort plus on court vite est fausse. Il faut se préoccuper du transfert de la force vers la vitesse. C’est ce problème qui intéresse Bas et qui caractérise l’approche contemporaine du renforcement musculaire.
A partir d’un modèle d’une bonne technique de course, il va analyser les éléments à cibler pour améliorer l’économie de course mais aussi prévenir les blessures.
2) Théorie des systèmes dynamiques (Attracteurs et fluctuateurs)
Les degrés de liberté
Les articulations du corps humain peuvent bouger selon différents axes ; la hanche par exemple peut bouger en flexion/extension, adduction/abduction et rotations, de plus ces composantes peuvent s’additionner entre-elles.
Lors de la course beaucoup d’articulations rentrent en action, avec chacune plusieurs degrés de liberté. Pour faire ces mouvements beaucoup de muscles peuvent être utilisés, et chacun de ces muscles peut être activé d’une manière différente et selon un timing différent. Il y a donc beaucoup de choses à contrôler. Pour le cerveau vérifierdirectement chaque élément ressemblerait à conduire une voiture en contrôlant chaque roue, le levier de vitesse, le volant, la circulation, les éléments extérieurs etc.
La solution pour y arriver consiste à déléguer une partie des tâches en les laissant s’auto-organiser.
Lorsque l’on coupe la tête d’un poulet, il est encore capable de courir, ce qui montre la possibilité d’auto-organisation.
De même sur le plan interpersonnel lorsqu’on observe un banc de poisson ou un vol d’oiseaux migrateurs on note une auto-organisation spontanée sans qu’aucun animal n’ait eu à prendre de décision.
La théorie des systèmes dynamique permet de rendre compte de ces phénomènes. Le corps humain est un système dynamique complexe composé de beaucoup de sous-systèmes (muscles, articulations…) qui changent aussi dans le temps (à long terme avec la maturation et le vieillissement et à court terme avec la fatigue).
Avant de décider de faire un mouvement une multitude de mouvements sont possibles. Le cerveau envoie alors des instructions basiques et de ce fait éliminent une partie des possibilités. Le rythme et la synergie seraient quant à eux organisés dans la moelle épinière par des générateurs centraux de patrons, limitant encore un peu plus les mouvements encore possibles. Les propriétés musculaires contraignent encore davantage le mouvement de telle sorte qu’un patron de coordination émerge, partiellement produit par auto-organisation.
En course à pied compte-tenu de tout cela, seuls quelques patterns de mouvement sont possibles. Dans la théorie des systèmes dynamiques ces patterns stables sont appelés des attracteurs. D’autre patterns instables sont sous l’influence de l’environnement, ils permettent de s’adapter à l’environnement (changer de direction, sauter un obstacle imprévu, s’adapter à un changement de terrain etc), ce sont des fluctuateurs.
Dans le schéma suivant les attracteurs sont en rouge ancrés plus ou moins profondément, les fluctuateurs en jaune sont quant à eux dans une position instable.
Avec l’entraînement les attracteurs deviennent de plus en plus stables, de même avec la maturation certains attracteurs sont remplacés par d’autres plus efficaces. Plus les attracteurs sont profondément ancrés et éloignés les uns des autres moins ils peuvent changer, plus ils sont proches et moins profondément ancrés plus ils sont aptes à changer. Cela explique la difficulté à corriger des gestes acquis depuis longtemps.
Un exemple pratique est donné par la marche, lorsque quelqu’un marche, plus sa vitesse augmente moins l’attracteur de la marche est efficace puis à un moment donné l’attracteur de la course va prendre le relais. On notera que lorsque l’on fait le trajet inverse la transition course/marche ne se fait pas à la même vitesse que la transition marche/course. L’attracteur de la course est plus robuste.
Les attracteurs peuvent se décliner comme précédemment au niveau macroscopique, mais on peut les retrouver au niveau articulaire (position des articulations les unes par rapport aux autres), au niveau médullaire voire au niveau cellulaire.
Quels ont les attracteurs en course à pied ?
Qu’est-ce qu’une bonne technique de course ?
Une bonne technique de course doit être économique, stable et ne pas générer de blessures.
Il n’y a probablement pas une technique de course idéale, on peut remarquer des différences entre les techniques de course de différents champions.
La recherche a trouvé quelques éléments liés à l’économie de course (voir Running Technique is an Important Component of Running Economy and Performance. Folland JP1, Allen SJ, Black MI, Handsaker JC, Forrester SE ou Is There an Economical Running Technique? A Review of Modifiable Biomechanical Factors Affecting Running Economy. Moore IS1), mais aussi aux blessures du coureur. (Voir Is There a Pathological Gait Associated With Common Soft Tissue Running Injuries? Bramah C1, Preece SJ1, Gill N1, Herrington L, ou Running retraining to treat lower limb injuries: a mixed-methods study of current evidence synthesised with expert opinion C J Barton1,2,3,4, D R Bonanno1,5, J Carr2,6, B S Neal3,4, P Malliaras1,2,4, A Franklyn-Miller7,8, H B Menz
Les éléments mis en évidence sont :
* Une oscillation verticale limitée. Cette oscillation est le résultat d’autres éléments techniques, c’est un élément macroscopique.
* Une extension du genou lors de la phase d’appui. Un coureur « assis » n’est pas économique. Il y a plus d’énergie à fournir et les muscles ne sont pas en position idéale
Le lien avec les blessures :
Une bascule du bassin côté opposé à l’appui, une adduction et une rotation médiale de hanche, sont associées à un risque accru de syndrome rotulien, de syndrome ilio-tibial (syndrome de l’essuie-glace), et de périostite.
Un manque de raideur et de pré-tension dans la hanche et le genou peut expliquer cette chute du bassin
Un autre élément d’une technique efficace est de réduire les changements de vitesse de déplacement du bassin sur l’axe horizontal. Cela consiste à diminuer les forces de freinage induites par une foulée trop grande, et une pose de pied à l’avant du centre de gravité.
Dans une technique correcte, la pose de pied sera en plante plutôt qu’en déroulé de pied (talon, pointe).
Cela constitue deux attracteurs avec un attracteur passif (tissus) absorbant les contraintes, et un attracteur actif où les muscles fonctionnent dans des conditions de longueur optimales.
Si l’on s’intéresse à l’axe longitudinal, il s’agira aussi d’éliminer la rotation du bassin et du tronc. Cela peut être dû à un temps de poussée trop long, à un genou trop tendu à la poussée.
Attention car une extension prononcée de hanche et une flexion de genou trop importante sont associée à une antéversion du bassin qui est un facteur de risque de blessures aux ischios jambiers. Schuerman et collègues ont récemment montré avec des joueurs de football suivis sur une saison, que ceux qui avaient une antéversion du bassin étaient ceux qui dans la saison avaient été les plus à risque de blessures aux ischios-jambiers.
Un genou trop fléchi pendant la phase de suspension constitue un autre facteur affectant l’efficacité. Cette posture est souvent le résultat de phases d’appui trop longues.
Le dernier point à surveiller est la position du tronc qui ne doit être ni trop en avant ni trop en arrière. Cela permet un travail optimal des abdominaux et des spinaux.
La pose de pied
Beaucoup de résultats contradictoires sur la pose de pied, l’économie de course et les blessures.
La pose en avant pied permet une meilleure utilisation de l’énergie élastique, mais est associée aussi à une plus grande demande énergétique sur le soléaire contre balançant l’économie faite grâce à l’élasticité. Elle est aussi associée à une plus grande pré-valence de blessures au niveau des tendons d’Achille et des métatarsiens
La pose talon quant à elle est associée à une phase de freinage et d’augmentation du risque de blessures (périostite, tendinite rotulienne). La meilleure solution pourrait résider dans une attaque en plante.
Lorsque l’on regarde les athlètes d’élite, on s’aperçoit par exemple qu’au mondial 2017, sur le marathon 70% des coureurs avaient une attaque talon. Sur les courses de longue distance la pose de pied serait donc un fluctuateur et non un attracteur.
Le temps de contact :
Un temps de contact court serait associé à d’autres variables telles qu’une rotation du tronc réduite, une raideur des muscles/tendons, et une attaque du pied menant à une meilleure utilisation de l’énergie élastique et donc à une course plus économique. Le temps de contact au sol est court en raison de la raideur de la cheville.
Une plus grande raideur de la cheville permet donc aux fibres musculaires de fonctionner proches de leur longueur optimale, minimisant ainsi le travail concentrique/excentrique et les coûts en énergie qui y sont associés en augmentant l’utilisation de l’énergie élastique.
Une meilleure pré-tension avant le contact au sol, permet une poussée plus courte, moins d’extension du genou et de rotation du tronc.
3 ) Spécificité et surcharge
Force et Vitesse.
On a longtemps pensé que les sujets les plus forts étaient les plus rapides, on sait maintenant qu’il n’en est rien. Les gains liés à l’entraînement sont spécifiques et donc il est essentiel d’avoir des entraînements significatifs de notre spécialité. Cette spécificité s’applique aux mouvements choisis, à l’amplitude articulaire choisie, à la filière énergétique, à la vitesse d’exécution mais même aussi à l’heure d’entraînement. Il vaut mieux s’entraîner le matin pour une compétition le matin.
Les 6 couches de spécificité de Frans Bosch :
Plus un exercice remplit de critères plus il sera spécifique
Ces critères sont de l’intérieur vers l’extérieur :
L’intention : par exemple à la fin de la poussée en course on ne doit pas avoir de rotation du tronc, on retrouvera cette contrainte dans un exercice de montée sur une marche.
Contraction intra-musculaire, elle doit être similaire à la forme de contraction utilisée dans l’activité (concentrique, isométrique, excentrique, pliométrique)
Coordination inter-musculaire cela renvoie à l’activation des mêmes chaînes musculaires
Structure du mouvement vue de l’extérieur : c’est souvent le point de départ du choix de l’exercice, mais attention les mouvements peuvent paraître être proches en terme de structure mais être différents en terme de vitesse ou d’angles (course en côtes, course avec chariot..)
Proprioception les informations proprioceptives doivent être proches de l’activité (position des articulations, longueur des muscles..)
Informations venant de l’environnement (bruits, lumières…) Des études ont montré que la réactivité à des lumières n’étaient pas la même que la réactivité aux mouvements d’un adversaire.
On pourrait penser qu’il ne faudrait travailler que des exercices spécifiques, cela serait une erreur car le mouvement spécifique ne permet pas de surcharger suffisamment l’organisme. Il est bien sûr possible de ne travailler que la spécificité d’un côté et la surcharge de l’autre mais il est aussi judicieux de travailler entre les deux. Il est impossible d’avoir les deux aspects dans un même exercice.
Adaptations neurales et tendineuses.
La course à pied et le sprint ne demande pas seulement d’appliquer de la force mais de l’appliquer très rapidement (100ms)
Le « mou » du muscle
C’est le décalage qui existe entre la contraction musculaire et la mise en tension des tendons.
Si le muscle n’est pas prétendu, il faut « avaler le mou » avant d’avoir une action. C’est un facteur limitant de la performance. Cela peut prendre jusqu’à 100ms. Voir l’article écrit avec Frans Bosch : Influence of Muscle Slack on High-Intensity Sport Performance: A Review
Par exemple, lorsque l’on exécute un squat jump il faut « récupérer le mou » si l’on le fait précéder d’un contre-mouvement le mou a été pris et on sautera plus haut. Cette technique est efficace mais augmente le temps de réaction.
Une autre technique consiste à utiliser une charge extérieure lourde qui va appliquer une force sur l’unité muscle/tendon et réduire le « mou ». Néanmoins en course à pied il n’y a pas de charge extérieure.
La troisième stratégie consiste à utiliser une pré-tension en réalisant une co-contraction des agonistes et des antagonistes. Mais si les muscles sont contractés au moment où l’un deux doit produire de la force, celle-ci sera contrariée par la contraction de l’antagoniste. Il s’agit donc d’affiner le timing afin que la co-contraction ait cessé lors de la contraction visée. Pour la course à pied la co-contraction c’est au moment du contact au sol. De plus avec une technique de course efficace, la mise en tension permet aussi de réduire le mou (la flexion dorsale de cheville réduit le mou des extenseurs)
4) Musculation pour améliorer la performance et réduire le risque de blessure
L’influence de l’haltérophilie :
On pourrait penser que le développement de la force est sans intérêt, néanmoins il n’en est rien. Cela permet d’améliorer la coordination intra musculaire ainsi que la raideur du tendon. Dans une revue de questions Bas a trouvé que dans la majorité des études cela améliorait la vitesse de production de la force.
Pour recruter les fibres de type 2 il faut soit travailler avec des charges lourdes, soit travailler avec des charges légères mais avec beaucoup de répétitions. Mais dans ce dernier cas on va ajouter de la fatigue et développer l’hypertrophie du muscle, ce qui sera contre-productif pour un coureur.
L’utilisation de charges lourdes permet aussi de renforcer le tendon en en augmentant la raideur.
L’influence de la physiothérapie :
Pour les kinésithérapeutes le travail va commencer à vitesse lente puis aller vers des vitesses élevées sans que l’on sache si le transfert est effectif.
Réflexe et préflexe :
Notre activité demande d’appliquer beaucoup de forces en peu de temps, ce temps est même si court qu’il est inférieur à la mise en place d’une contraction réflexe (cf l’entorse de cheville). Heureusement il existe un autre mécanisme nommé préflexe (il s’agit globalement de la raideur du muscle et de son tendon) cette raideur va s’opposer à l’étirement. Le muscle étiré sera de plus, proche de sa longueur optimale de fonctionnement et donc plus efficace.
Le travail « proprioceptif » classique travaillera donc plus l’aspect réflexe alors que le travail à haute intensité sera spécifique des « préflexes ».
L’haltérophilie
Elle est donc un des moyens privilégiés de développement de la force. Elle va améliorer la coordination intra-musculaire.
Toutefois les exercices peuvent et doivent être adaptés.
Ainsi l’épaulé sera exécuté en épaulé suspendu minimisant ainsi les mouvements non spécifiques de la course (soulever de terre, squat sous la barre …), induisant moins de fatigue inutile.
Incorporation des réflexes
Ils vont permettre de développer plus de force et d’améliorer la coordination inter-musculaire.
Il s’agit donc de modifier la position de départ pour y permettre l’expression des réflexes d’extension et celui de trébuchement. Le réflexe d’extension associant la flexion d’un côté à une forte extension de l’autre, le réflexe de trébuchement lui va induire une projection vers l’avant de la jambe libre. Pour cela les positions de départ en unipodal seront privilégiées.
Quels exercices peut-on proposer aux coureurs :
La montée d’escalier en courant avec ou sans charge instable, les exercices de « good morning », les exercices de soulevé de terre, pour développer la force des muscles du dos et agir sur la raideur des tendons. Mais aussi des arrachés en fente, des arrachés en unipodal ou des épaulés sur boîte.
On utilisera aussi des courses avec une corde à sauter, des sauts au-dessus de petites haies en tenant un bâton (pour éviter les rotations).
L’essentiel étant de choisir les exercices en fonction de l’effet recherché et de la spécificité plus ou moins grande de l’exercice choisi.
Après ces informations, Bas a dirigé une session pratique où chacun a pu tester et superviser les divers exercices : travailler avec des bancs, des mini-haies des water-bags etc.
La formation s’est poursuivie ensuite par un point sur la physiologie, les pathologies la rééducation et la réhabilitation des ischios-jambiers. Cette journée dense s’est terminée quand il a fallu libérer les lieux, tant Bas s’est prêté de bonne grâce au jeu des questions/réponses.
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La méditation : un allié de votre sommeil en période de confinement par mathieu Nedelec
Et vous, est-ce que vous méditez durant le confinement ?
Je vous faisais part, dans un précédent billet, du nombre important de personnes m’ayant fait remonter une modification de leur sommeil depuis le début du confinement. La situation nouvelle et inédite du confinement donne, en effet, lieu à trois grands types de modification du sommeil et le sommeil peut notamment être perturbé du fait d’un niveau d’anxiété important lié à la pandémie. C’est d’autant plus problématique qu’un sommeil de qualité participe aussi à votre protection contre les virus.
Les études sur les effets du confinement en Chine montrent sans surprise des niveaux d’anxiété très élevés, une régulation émotionnelle difficile et de nombreux cas de stress post-traumatique quand le confinement dépasse les 10 jours. Le confinement peut conduire à un certain ennui, une envie frénétique de suivre les chaînes d’information en continu tandis que l’isolement peut rendre difficile le partage et l’expression de pensées anxiogènes. Une courte séance de méditation de pleine conscience (mindfulness) quotidienne peut être une solution pour prendre soin de votre sommeil de confiné ! Cette méditation peut être définie comme une pleine conscience, sans jugement, du moment présent ; elle a d’ores et déjà prouvé son efficacité pour traiter certaines problématiques de sommeil.
Qu’en est-il dans cette période si particulière du confinement ?
Une étude réalisée dans la province du Wuhan en Chine, initialement frappée par le coronavirus, proposait aux participants une séance de dix minutes de méditation réalisée chaque matin, et ce durant dix jours consécutifs via smartphone (confinement oblige !). Le groupe contrôle voyait les participants réaliser une séance, toujours de dix minutes, mais de relaxation. La séance de méditation invitait les participants à se focaliser sur l’instant présent, à être conscient de ce qui se passe à chaque instant, et à l’accepter. Premier résultat positif : les méditants ont constaté une réduction de leur niveau d’anxiété quotidienne. Le sommeil des participants ayant seulement bénéficié de la séance de relaxation était impacté au cours du suivi : ils perdaient en moyenne 40 minutes de sommeil pour chaque nouveau millier de cas de Covid-19 annoncés par les médias. La durée de sommeil des méditants était quant à elle inchangée au cours du suivi.
Et si vous essayiez dès demain ? Une séance de méditation le matin, limiter l’exposition aux médias d’information sur le coronavirus à 30 minutes par jour, et éviter ces informations juste avant le coucher. La situation actuelle de confinement peut également être une belle opportunité de faire une pause et de réaliser une certaine introspection…
Mathieu Nedelec, chercheur en sciences, avec une expertise dans les domaines de la récupération et du sommeil. Sylvie Gendreau accompagne des entrepreneurs et des créateurs dans la mise en place de stratégies ingénieuses pour réussir leur vie et leurs projets. Nous lirons vos réponses avec attention et nous vous préviendrons de la publication d’articles ou l’organisation d’activités susceptibles de vous aider à résoudre vos problèmes de sommeil.
Pour plus d’informations : matnedelec.sportscience@gmail.com
http://www.mathieu-nedelec.com/blog/comment-bien-dormir-en-periode-de-confinement.html
Chercheur en Physiologie
INSEP – Institut National du Sport,
de l’Expertise et de la Performance
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La sieste : signe de somnolence ou aptitude à s’endormir sur commande ? par Mathieu Nedelec
Et vous, est-ce que vous êtes adepte de la sieste ?
La sortie progressive du confinement est amorcée. Cette période inédite et nouvelle aura bousculé bon nombre de nos habitudes. Prenons l’exemple d’Axel, jeune cadre dynamique qui s’est retrouvé, du jour au lendemain, en télétravail à la maison. Au passage, peut-on réellement parler de « télétravail » pour qualifier une charge de travail similaire à réaliser dans un temps efficace et productif qui se réduit comme peau de chagrin et se résume parfois au temps de la sieste, plus ou moins longue, de ses deux enfants en bas âge ? La sieste, justement, depuis le début du confinement, Axel n’a plus le temps d’y goûter. Après une matinée déjà source d’une bonne dose de fatigue mentale, puis un déjeuner pris au « lance-pierre », le début de la sieste des enfants est le signal de départ pour lui d’une période de travail qu’il espère la plus productive possible… Nous pouvons différencier trois types de sieste, en fonction de leur objectif : prévenir ou lutter contre la somnolence diurne ? Vous savez cette sensation d’assoupissement que l’on éprouve notamment en début d’après-midi et qui est l’un des symptômes d’une dette de sommeil…
La sieste prophylactique est réalisée en anticipation d’une future privation de sommeil ;
La sieste compensatoire est réalisée suite à une privation de sommeil ;
La sieste dite « appétitive » est réalisée pour le confort ou le plaisir. Une étude a même montré que la sieste « appétitive », avec un endormissement quasiment sur commande, était associée à une meilleure qualité de sommeil nocturne, et n’était pas liée à la somnolence diurne. Alors, la sieste : signe de somnolence ou aptitude à s’endormir sur commande ? Une autre étude, réalisée chez des sportifs de haut niveau cette fois-ci, a montré que ces derniers avaient une durée d’initiation de la sieste plus courte comparativement à des sujets actifs, et ce aussi bien pour la première – qui correspond au challenge de dormir dans un nouvel environnement de sommeil – que la seconde sieste de l’étude. Ces résultats restaient valables dans des modèles mathématiques contrôlant la somnolence et la durée de sommeil obtenue avant l’expérience. En d’autres termes, l’aptitude à s’endormir sur commande pourrait être liée à un certain entraînement, et non pas uniquement à la pression de sommeil, conséquence d’une privation de sommeil préalable. Les enfants étant de nouveau accueillis à la crèche, Alex va en profiter dès cette après-midi pour s’entraîner à la sieste « appétitive » ! Contrairement aux idées reçues, cela pourrait même lui permettre de profiter d’un sommeil de meilleure qualité la nuit prochaine !
Mathieu Nedelec, chercheur en sciences, avec une expertise dans les domaines de la récupération et du sommeil. Sylvie Gendreau accompagne des entrepreneurs et des créateurs dans la mise en place de stratégies ingénieuses pour réussir leur vie et leurs projets. Nous lirons vos réponses avec attention et nous vous préviendrons de la publication d’articles ou l’organisation d’activités susceptibles de vous aider à résoudre vos problèmes de sommeil.
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Qu’est-ce qu’un bon sommeil ? C’est comme un bon repas : ça dépend…par Mathieu Nedelec
Et si une bonne nuit de sommeil, pour vous, c’était s’endormir rapidement et rester dans les bras de Morphée jusqu’à la douce sonnerie du réveil ?
Ou plutôt faire de nombreux rêves et obtenir au réveil, le plus simplement du monde, la réponse à cette question qui vous taraude depuis si longtemps ?
Ou encore vous réveiller au petit matin, constater avec délice que vous avez toute la latitude de profiter encore de votre lit, et de vous mettre en mode « snooze » pour quelques heures ?
A cette question en apparence simple, il y a une multitude de réponses possibles. Des réponses qui seraient tout aussi diverses et variées à cette question : qu’est-ce qu’un bon repas pour vous ? Je vous propose justement de faire l’analogie entre une bonne nuit de sommeil et un bon repas. Considérons un moment l’expérience d’un bon dîner. Certainement, des éléments comme la quantité de nourriture ainsi que sa qualité contribuent au sentiment de satisfaction. Si certains d’entre vous sont friands d’un buffet à volonté, d’autres portent davantage leur attention sur la qualité des produits. La quantité de sommeil (nombre d’heures de sommeil par nuit) ainsi que sa qualité contribuent également au sentiment de satisfaction liée au sommeil. Mais ce n’est pas tout. Pour le bon dîner, la présentation de l’assiette, le prix ou encore l’ambiance sont d’autres éléments à considérer. Si certains recherchent le dîner au restaurant, d’autres sont favorables à un petit plat concocté et consommé à la maison… De manière similaire, l’environnement de sommeil participe aussi au bon sommeil.
Au final, la satisfaction liée à votre sommeil ne peut se résumer à la quantité et à la qualité de votre sommeil. Un bon sommeil est la combinaison de plusieurs composantes :
1) sa qualité subjective ;
2) la latence d’endormissement ou le temps mis pour s’endormir ;
3) la durée ;
4) l’efficacité de sommeil ;
5) les éventuelles perturbations au cours de la nuit ;
6) l’usage éventuel de médicaments ;
7) les difficultés rencontrées pendant la période de veille.
Ces sept composantes sont mesurées par un questionnaire appelé « Pittsburgh Sleep Quality Index » ou PSQI qui évalue votre sommeil au cours du dernier mois. Grâce à ce questionnaire, que vous retrouverez très prochainement ici, (http://www.mathieu-nedelec.com/blog) vous pouvez faire un point sérieux sur votre sommeil et savoir où vous en êtes.
Définir une bonne nuit de sommeil est donc complexe, et la définition retenue très variable d’une personne à l’autre. Pour tous ceux qui souhaitent maintenant prendre leur sommeil en mains, le pendant est qu’il existe une multitude de solutions et stratégies pour améliorer votre sommeil. Et pour poursuivre l’analogie jusqu’au bout, le besoin ou la réalisation d’une sieste ne dit pas grand-chose de votre satisfaction globale vis-à-vis de votre sommeil nocturne, tout comme consommer un snack après un repas ne signifie pas nécessairement que le repas n’était pas à votre goût !
Mathieu Nedelec, chercheur en sciences, avec une expertise dans les domaines de la récupération et du sommeil. Sylvie Gendreau accompagne des entrepreneurs et des créateurs dans la mise en place de stratégies ingénieuses pour réussir leur vie et leurs projets. Nous lirons vos réponses avec attention et nous vous préviendrons de la publication d’articles ou l’organisation d’activités susceptibles de vous aider à résoudre vos problèmes de sommeil.
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Chercheur en Physiologie
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ENTRAINEMENT POLARISÉ OU PYRAMIDAL, FAITES LE BON CHOIX par Jean Claude Le Cornec
Mais qu’est qui se cache derrière l’entrainement polarisé ! Est-ce une nouveauté ? Et bien Non et peut être le pratiquez-vous déjà sans le savoir !
Leçon d’explication :
L’entrainement polarisé se différencie de l’entrainement dit « pyramidal » par son ratio. J’entends par la dénomination ratio le pourcentage de temps passé dans chaque filière énergétique.
Quelle différence, petit rappel :
Trois niveaux appelés aussi zone 1, zone 2, zone 3 d’intensité pour l’entrainement pyramidal :
- Zone 1 – Travail aérobie ou inférieur (travail à faible intensité)
- Zone 2 – Travail en CA et anaérobie (travail au seuil correspondant suivant votre niveau à une allure compétition d’une course de 10 km ou marathon en CA – suivant le niveau de pratique).
- Zone 3 – Travail de VMA ou supérieur (Vitesse Maximale Aérobie, travail que vous développez sur un travail court et intense). La VMA est la vitesse de course maximale qu’un coureur peut soutenir en condition aérobie (avec de l’oxygène).
Nota : La zone 2 est considérée comme une zone intermédiaire située entre le seuil aérobie et le seuil anaérobie (zone de transition) soit avec une intensité maximale ≤ au seuil anaérobie
Deux niveaux d’intensité pour l’entrainement polarisé :
- Travail aérobie (travail à faible intensité – à faible taux de lactates / 2mmoles) – Zone 1
- Travail à Haute intensité – Taux de lactates supérieur à 4 mmoles – zone 3
Vous remarquez de suite qu’il manque une filière énergétique. Ne cherchez plus, c’est la zone 2, dite aussi travail au seuil.
Alors maintenant quel ratio entre l’entrainement pyramidal et l’entrainement dit « polarisé »
- Entrainement en pyramide : Zone 1 – 70 % / Zone 2 – 20% / Zone 3 – 10 %
- Entrainement polarisé : Zone 1 – 80% / Zone 3 – 20%
On ne le dira et répétera jamais assez mais le travail en VMA (Zone 3) est primordial et incontournable pour espérer augmenter son niveau et progresser.
En résumé, avec un entrainement polarisé, vous consacrez la majorité de votre temps d’entrainement à un travail à faible intensité (80%) et augmentez votre temps de travail à haute intensité (20%). Et ce, contrairement à un entrainement pyramidal qui se veut comme on peut l’imaginer dans le mot pyramide plus progressif avec trois zones d’intensité d’effort. La base de la pyramide étant bien entendu le socle de l’entrainement encore appelé les fondations soit l’entrainement à faible allure. Plus on montera dans la pyramide, plus l’effort sera important avec au sommet de celle-ci l’intensité maximale.
Pour autant, même si l’entrainement polarisé a fait ses preuves, je maintiens un minimum de travail en zone 2. Exemple de travail avec l’option d’utilisation des trois zones : 75% en zone 1- 5% en zone 2 – 20% en zone 3 . Les 5% étant un travail en zone 2 ou 80% – 5% – 15%
Et en préparation aux compétitions, j’augmente ce pourcentage en incluant bon nombre de séances en zone 2 soit à l’allure spécifique course pour un marathonien (1). Ces sorties servant bien souvent de test et d’ajustement il est bien d’imprimer cette vitesse de course. Il est bien aussi de confronter l’organisme du coureur à cet effort qu’il va devoir accomplir le jour J. C’est bon pour le mental !!
Mais comment faire ?
- Je modifie le ratio 80% – 20% en diminuant le travail en zone 3.
- Je maintiens ou augmente les allures (intensité) en zone 3
- Je maintiens ou diminue le temps consacré en zone 1
- J’inclue un travail à allure course en zone 2 – Il est IMPORTANT de souligner qu’un travail en Zone 2 n’exerce d’effet adaptatif que si le temps cumulé qu’on y consacre sur une séance est au moins de 25’ – 30’.
- A l’approche de la compétition, je réduis le volume total des entrainement km et heures passées à l’entrainement)
Exemple pour un entrainement à trois zones en mode préparation course : 70% en zone 1- 20% en zone 2 – 10% en zone 3
L’entrainement à l’approche de la compétition consistera à établir un bon équilibre entre volume et intensité. Pour cela vous devrez « coller » au plus près à la vitesse de l’épreuve dont vous allez disputer tout en gardant la base de l’entrainement à faible intensité. Je m’orienterai donc vers le modèle Pyramidal
Sachez que bien bon nombre de chercheurs analysent telle ou telle méthode d’entrainement pour nous aider à choisir la meilleure façon de s’entrainer mais il restera toujours une petite part d’imprévu et ce qui est bon à l’un ne sera pas bon à l’autre.
Mon point de vue :
Cet entrainement dit « polarisé » peut être efficace en respectant certaines règles, à savoir que la charge d’entrainement sera déterminée par quatre facteurs fondamentaux:
- Le volume d’entrainement (durée), ce que vous êtes capable de faire en une semaine en kilomètres
- La fréquence d’entrainement (répétition) soit le nombre de séances semaines bi-quotidien ou pas
- Par son intensité (l’allure)
- Je terminerai par la récupération trop souvent oubliée ou négligée des coureurs mais qui rappelons le joue un rôle primordial dans les acquisitions de l’entrainement.
Yan Le Meur, chercheur à l’INSEP, préconise non pas une échelle à 3 zones d’intensité mais à 5 zones (voir tableau ci-dessous).
Attention à l’interprétation de ce tableau. Comme indiqué les pourcentages d’intensité de travail sont mentionnés en % de la FC (Fréquence cardiaque) et non en % de VMA (Vitesse Maximale Aérobie)
Yan Le Meur « A la lecture de ce tableau, les plus tatillons s’interrogeront sur l’intérêt de se compliquer la tâche en utilisant l’échelle à 5 échelons, alors qu’il est possible de se simplifier la vie en en utilisant seulement 3. Nous répondrons à cette remarque en soulignant que l’échelle en 3 zones s’avère parfaitement adaptée pour le sportif d’endurance néophyte ou débrouillé. Pour l’athlète expérimenté en revanche, son niveau de performance fait que la gamme des vitesses qu’il peut adopter à l’entraînement, sans dépasser sa vitesse maximale aérobie (la fameuse VMA) peut s’avérer bien plus grande et justifier l’intérêt d’une échelle plus fournie ».
Exemple pour un entrainement à cinq zones: 65% en zone 1- 15% en zone 2 – 5% en zone 3 – 5% en zone 4 – 10% en zone 5
En France, Véronique Billat, physiologiste et professeur des universités consacre son travail à établir un lien entre la science et l’empirisme de l’entraînement sportif en confrontant l’expérience du terrain à la théorie physiologique. A ce titre Véronique confirmera sur un groupe d’athlètes préparant les JO de Sydney le travail important passé en Zone 1 (78% du temps) sous la vitesse spécifique marathon. 4% seulement passé en zone 2 (allure marathon) et le reste du temps, 18% passé en zone 3, vitesses égales ou supérieures à celles d’une compétition de 10 km.
Au Kenya, Bob Tarhi confirme aussi cette approche. Les coureurs kenyans passent 74% du temps d’entrainement à faible intensité. (en dessous de 80% de FCM – Fréquence Cardiaque Maximale).
Si le volume global d’entrainement classique est de 120km hebdomadaire, il peut aussi monter à raison de trois entrainements par jour (10 à 16 entrainements semaine) de 160 à 240 km chez les femmes et de 200 à 280 km la semaine chez les hommes.
Bob Tarhi « En fait quand je vais au Kenya, je fais beaucoup plus de travail en endurance. Parce qu’ils en font plus mais aussi parce qu’il est impossible de faire du travail d’allure là bas à cause de l’altitude »
Jean Claude LE CORNEC
Membre du bureau directeur de l’AEIFA
Organisateur de l’Ultra Trail d’Angkor
sdpo@sdpo.com
www.sdpo.com
www.ultratrail-angkor.com
(1) Capacité aérobie située à 3mmoles de lactates pour un athlète confirmé qui correspond à 80% de sa VMA
Références :
Plusieurs études furent réalisées et cohérentes avec une progression des athlètes qui ont adopté un entrainement dit polarisé avec un volume élevé d’entrainement à faible intensité. (Stephen Seiler –
- Scand J Med Sci Sports. Octobre 2004; 14 (5): 303-10.
Caractéristiques d’entraînement et de performance des rameurs internationaux norvégiens 1970-2001.
Fiskerstrand et Seiler (2004) pour déterminer les principales caractéristiques d’entraînement et de performance des rameurs d’élite norvégiens.
Augmentation du volume d’entrainement à faible intensité (<2 mmol / l; de 30 h à 50 h · mois -1 ).
Diminution de l’entrainement à haute intensité (105% -115% VO 2max ; ~ 8–14 mmol / l de lactate) a été réduit de 23 à ~ 7 h · mois -1
- Yan Lemeur – Chercheur à l’INSEP – L’entrainement polarisé
- Does polarized training improve performance in recreational runners –
Muñoz I1, Seiler S, Bautista J, España J, Larumbe E, Esteve-Lanao J.
Muñoz I, et al. Does Polarized Training Improve Performance in Recreational Runners ? Int J Sports Physiol Perform. 2013 May 22
- Ultra-Trail – Guillaume Millet – Outdoor – éditions
- Running « Les secrets de l’entrainement Kenyan – Jérôme Sordello – Bob Tarhi – Editions Amphora
- La révolution marathon– Véronique Billat – Edition DeBoeck
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LA REPRISE, après le confinement par Jean Claude Le Cornec
Le confinement est maintenant terminé, malgré et malheureusement l’annulation de beaucoup de compétitions, une nouvelle saison commence …. avec peut être aussi de nouveaux objectifs, de nouvelles ambitions ! Mais repartir sur les bases d’entrainement laissées avant le confinement ne sera pas la bonne solution. Et tout est aléatoire, pourquoi ?
Depuis le 27 mars, en restant confiné, vous avez obligatoirement perdu un peu de vos acquis.

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Toutefois pour certains, ce confinement imprévu a permis de recharger l’organisme, de diminuer le stress de la compétition et de l’entrainement.
Sachez que tout principe de l’entrainement est le maintien des acquis. Alors il faudra recommencer les gammes. « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage ! », cette citation bien française veut dire ce qu’elle veut dire ! à savoir qu’il faudra travailler et retravailler inlassablement pour réaliser vos objectifs.
Mais pas d’inquiétude, vous ne repartez pas de zéro, bien heureusement pour vous. Surtout si pendant ce confinement et comme bon nombre de coureurs, vous vous êtes entretenu pour garder une condition physique optimale sous une forme plus ludique avec les différentes séances de cardio qui vont été proposé via les réseaux sociaux. Toutes ces séances de cardio training et le petit footing autour du pâté de maison vous ont permis de maintenir une condition physique optimale qui va maintenant vous servir pour la REPRISE.
Alors comment faire :
• La première des choses est de ne pas reprendre le même rythme d’entrainement, je veux dire par là, le même nombre de séances. Tout doit être progressif…Si vous aviez l’habitude de courir 3 fois, reprendre à 2 séances, 4 fois, reprendre à 3. Pour les confirmés, reprendre à 4 séances.
• Lors de vos sorties, ne pas reprendre le même kilométrage d’avant la coupure. Comme dans le nombre de séance à effectuer, l’augmentation du kilométrage devra lui aussi être progressif…
• Ne pas vous imposer une durée d’entrainement trop longue, bien que cette durée soit corrélée avec le kilométrage. Donc priorité au temps de travail et non au kilométrage. Au même seuil de travail, le kilométrage sera automatiquement différent suivant le niveau du coureur. Le premier ne pourra faire que 8km en une heure comme le second 16 km s’il en a le niveau. L’idéal est une reprise sur 45 – 50 minutes puis passer à 1h avec une intensité de 50 – 60% de la précédente VMA.
• Plutôt que vous imposez des vitesses de travail, courir à la sensation vous fera le plus grand bien pour une reprise.
• Incorporer dans vos footings de récupération des petites accélérations de 30’’ à 50’’, toujours à la sensation, sans toutefois faire du sprint. (Récupération mi marche – mi trot sur la distance). Ce petit travail d’accélération va vous permettre de revenir plus vite dans un travail plus qualitatif de « fractionné »
Pour lire la suite, clic: LA REPRISE, après le confinement par Jean Claude Le Cornec – AEIFA
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VOTRE SÉANCE CARDIO – 8 exercices – 30 secondes à enchainer – 4 minutes par Sylvain Boquet
Trente secondes, sautillez sur place, clic et continuez la séance: VOTRE SEANCE CARDIO par Sylvain Boquet
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