DU CROSS A LA PISTE ÊTRE PERFORMANT par Michel Dish
La place du cross dans la carrière et la préparation du coureur de demi-fond. Michel Dish nous montre qu’il n’y a pas de vérités, mais propose quelques lignes de conduit
Peut-on rester performant à la fois l’hiver en cross et l’été sur piste ou doit-on choisir l’une ou l’autre de ces deux activités.
Les athlètes et les saisons choisis ont été les suivants :
Nadir Bosch, saison 1995-1996
Vincent Le Dauphin, saison 1997-1998
Loïc Letellier, saison 2005-2006
Gaël Pencreach, saison 2004-2005
Abdallah Béhar, saison 1995-1996.
Pour chaque athlète sont présentés sa progression chronométrique et son palmarès, la problématique et la stratégie de la saison retenue, un résumé et une illustration du contenu de l’entraînement, enfin les résultats obtenus. Dans ce résumé ne seront pas repris la progression chronométrique et le palmarès des athlètes ces renseignements s’obtenant aisément sur le site de la F.F.A.
Nadir Bosch (saison 1995-1996)
Après une saison 94-95 caractérisée par l’entrée dans le très bon niveau français (Champion de France) la saison 95-96 avait pour objectif prioritaire la participation aux Jeux Olympiques et comme corollaires : un entraînement à faire progresser en volume et en qualité, une amélioration du niveau sur 1500. En raison du niveau foncier encore insuffisant de Nadir le cross ne pouvait pas représenter un objectif même secondaire.
L’entraînement foncier s’est déroulé sur 4 cycles de 4 semaines (3 semaines de développement, 1 semaine de repos relatif). Le volume de travail a été le suivant : 1648 km avec 17 séances de piste. A titre d’exemple sur les 8 séances de piste du 3° cycle, 5 ont visé le développement de la VMA avec un volume moyen de séance de 5500 m, 3 ont été un rappel de travail lactique avec un volume moyen de 2800 m.
Les résultats de la saison ont été : rien en cross, si ce n’est quelques cross dont ceux militaires obligatoires, un titre de Champion de France acquis dans le vent et le froid en menant la majeure partie de la course avec les minimas effectués de quelques dixièmes, et donc la participation aux Jeux Olympiques sur le steeple
Vincent Le Dauphin (saison 1997-1998)
La saison 96-97 a été marquée par une grosse progression chronométrique (17 secondes) et l’obtention d’un « titre » de Vice-Champion d’Europe espoir. En raison des études poursuivies, l’objectif prioritaire de la saison n’était pas sportif mais la réussite au concours du CAPEPS. Le temps restant disponible devait être exploité au mieux pour essayer de poursuivre la progression en visant une sélection.
Même protocole que précédemment : l’entraînement foncier s’est déroulé sur 4 cycles avec un volume de travail suivant 1316 km avec 17 séances de piste. A titre d’exemple les 7 séances de piste du 3° cycle, ont toutes visé le développement de la VMA, les séances les plus courtes étaient en sur VMA, le volume moyen de séance de 4800 m.
Pour ce qui est des résultats aucun résultat significatif en cross mais le CAPEPS a été brillamment réussi (19° sur 1000), le record sur steeple a progressé de 10 secondes (8’26″72) et Vincent a été sélectionné aux Championnats d’Europe.
Loïc Letellier (saison 2005-2006)
Athlète déjà expérimenté et disposant d’une grande liberté d’entraînement (militaire détaché) la saison 2005-2006 se caractérise par un double objectif : la participation aux Championnats du Monde de Cross et la participation aux Championnats d’Europe sur 10 000.
L’entraînement foncier s’est déroulé sur 5 cycles avec le volume de travail suivant 2020 km dont 16 séances de piste essentiellement orientées vers le développement de la VMA.
Les résultats de la saison d’hiver sont une sélection aux Championnats du Monde de Cross Court avec une 49° place très honorable à 36 secondes seulement du vainqueur et une position de 8° européen. Par contre c’est l’échec total de la saison sur piste. La cause principale est probablement le manque de récupération physique et nerveuse du au temps trop court entre les Mondiaux de Cross (1° avril) et les Championnats de France du 10 000 (16 juin) qualificatifs pour les Championnats d’Europe.
Gaël Pencreach (saison 2004-2005)
L’année 2004 fut un échec avec une non-sélection aux Jeux Olympiques. La cause en est un surentraînement caractérisé dû au trop grand désir de bien faire. La saison 2004-2005 était envisagée comme celle de la reconstruction sur le plan de l’entraînement avec un seul stage prévu (en altitude). En conséquence aucun objectif en cross n’était fixé et seule était visée une sélection aux Championnats du Monde. Un impératif à prendre en compte était l’appartenance au meilleur club français et donc l’obligation de participer de façon honorable aux compétitions collectives tant en cross que sur piste.
L’entraînement foncier s’est déroulé sur 4 cycles avec le volume de travail suivant : 1790 km avec 17 séances de piste. A titre d’exemple sur les 5 séances de piste du 2° cycle, 3 ont visé le développement de la VMA avec un volume moyen de séance de 6700 m, 2 ont été un rappel de travail lactique avec un volume moyen de 2900 m.
La participation aux cross dans le cadre du club a conduit au titre de Vice-Champion de France de Cross Court et donc à une sélection, non planifiée aux Championnats du Monde où Gaël a fini à une bonne 50° place (6° européen). Cela a perturbé fortement la suite de la préparation. Toutefois la saison de piste a permis d’obtenir sur 3000 steeple : la Médaille de Bronze aux Jeux Méditerranéens, le Titre de Champion de France, la sélection aux Championnats du Monde où il fût le 2° éliminé pour la finale. Les résultats de l’été auraient dû être bien meilleurs avec une meilleure fraîcheur. Mais il a fallu composer avec de nombreuses données : une sélection aux Championnats du Monde de Cross se refuse difficilement, les impératifs de club font partie du « jeu » ainsi que la participation aux Jeux Méditerranéens.
Abdallah Béhar (saison 1995-1996)
La problématique de la saison était le maintien du double objectif le cross avec les Championnats du Monde et la piste avec Jeux Olympiques. La question cruciale consistait plutôt dans le choix de la distance pour les J.O.: 5000 ou 10 000. Par goût Abdallah était plus tenté par le 5 000 que par le 10 000 mais l’analyse technique : potentiel du coureur (vitesse, résistance …) et de la concurrence inclinait plutôt vers la plus longue des deux distances. Le choix pouvait s’opérer assez tard dans la saison car la préparation avec objectif hivernal le cross était aussi bien compatible avec le 10 000 qu’avec le 5000.
L’entraînement foncier s’est déroulé sur 5 cycles avec le volume de travail suivant 2286 km avec 19 séances de piste. A titre d’exemple sur les 6 séances de piste du 5° cycle, 4 ont visé le développement de la VMA avec un volume moyen de séance de 6200 m, 2 ont été un rappel de travail lactique avec un volume moyen de 2300 m.
De façon lapidaire les résultats ont été 5° aux Championnats de France de cross et 76° aux Mondiaux et un abandon sur 10 000 aux Jeux Olympiques, donc très clairement des résultats assez loin de ce qui pouvait être escompté. Mais il s’agit plutôt d’un comportement en compétition car l’amélioration du niveau a été bien réelle et attestée par 2 performances majeures : 27’42″57 sur 10 000 et 7’35″80 sur 3000, cette dernière réalisée juste avant le départ pour les Jeux Olympiques et démontrait un excellent état de forme. On est dans le cas où les résultats en compétition sont très en deçà du niveau athlétique.
Quelques réflexions et règles générales
Ces quelques exemples illustrent différents cas de figure auxquels sont confrontés les athlètes et leurs entraîneurs. On a vu qu’il n’y a pas de réponse unique donc stéréotypée. Chaque tandem déterminera le schéma le mieux approprié en fonction des éléments qu’il a en sa possession et de la façon dont il perçoit la situation à gérer. Toutefois même s’il faut savoir être quelque peu opportuniste dans la gestion de la carrière des athlètes, quelques réflexions et « règles » ont sous-tendues les différentes approches.
Le cross est-il un moyen ou une fin ?
Dans la tradition française de l’éducation athlétique et du demi-fond en particulier le cross est régulièrement cité comme un moyen incontournable. Si, on ne peut pas nécessairement être aussi catégorique, ce moyen est certainement privilégié. C’est une forme d’éducation où le coureur développera la connaissance de ses sensations et sa capacité d’adaptation probablement mieux qu’un schéma plus structuré sur piste ou sur route. Le cross a donc sa place dans la formation du coureur. Par contre on ne peut être aussi catégorique pour un coureur plus déjà plus confirmé. Le cross doit être une fin pour un coureur qui y obtient ses meilleures performances soit par goût soit en raison de ses aptitudes physiques.
C’est une question de choix ou de possibilité pour ceux qui peuvent obtenir indifféremment des résultats en cross et sur piste. Dans ce cas doit être pris en compte dans l’élaboration des objectifs un certain nombre de paramètres. On peut citer la possibilité d’avoir 2 pics de forme dans une saison, cet aspect spécifique sera étudié au chapitre suivant, l’analyse de la concurrence et la possibilité d’enrichir son palmarès.
Pour les athlètes qui ne peuvent pas y briller le cross ne doit pas être une fin en soi.
Maintenant le cross doit il être un moyen et si oui est-il un moyen incontournable et obligatoire ?
Pour les athlètes dont l’objectif ou l’un des objectifs est le cross, la réponse s’impose d’elle même. Pour ceux qui n’ont qu’un objectif sur piste (ou sur route) la réponse est plus nuancée. Compte-tenu du fait que le cross nécessite pour être pratiqué honorablement un bon niveau foncier, l’inscrire au programme des compétitions hivernales peut être une bonne chose. En effet s’astreindre à une préparation longue parfois rebutante, dans des conditions climatiques souvent difficiles est parfois décourageant. « Justifier » à court terme un entraînement foncier par la participation à quelques cross où il faut faire figure honorable peut être une bonne chose et c’est donc un bon moyen : « je fais des bornes parce que je cours un cross dans x semaines. Mais si un athlète n’aime pas le cross et a suffisamment de volonté pour suivre un entraînement structuré à long terme les résultats estivaux peuvent être atteints sans intégrer forcément le cross dans la préparation. Certains coureurs y arrivent mais pas tous. L’objectif étant lointain le risque est grand de repousser à plus tard le début d’un entraînement sérieux. C’est le sketch de Coluche : je fais du sport, je commence demain.
On remarquera également que bien souvent nos coureurs sont intégrés dans des structures collectives (club, équipe de régiment …) et que l’absence totale de cross dans une saison est bien rare sauf en cas blessure.
Dans une même saison peut-on concilier cross et piste donc avoir 2 pics de forme ?
Il n’y a pas de réponse standard à cette question. On tiendra compte de quelques facteurs. En particulier quelles sont la faculté de récupération du coureur. Cette faculté est en fait multiple. Elle est bien sûr physique, si le corps ne suit pas on peut vouloir tout ce qu’on veut on n’obtiendra pas grand chose, mais elle est aussi nerveuse et aussi motivationnelle. Certains coureurs lorsqu’ils ont atteint un but essentiel pour eux mettent un certain temps avant de s’en remettre et il faut en tenir compte. On intégrera en outre les particularités du calendrier. Ainsi de combien de temps on dispose entre les 2 objectifs. De la même manière l’objectif doit être analysé de façon fine. Ainsi selon les coureurs les modalités de sélection sont à intégrer ou pas dans l’objectif. On a vu dans le cas de Loïc Letellier en 2006 qu’entre les Championnats du Monde de cross (1° avril) et la course de sélection pour les Championnats d’Europe (16 juin) le délai était certainement trop court (2 mois et demi) pour se régénérer. Pour un coureur de niveau plus courant, disons avec objectif les Championnats de France sans pouvoir prétendre à des sélections internationales en Grands Championnats les cross et piste peuvent généralement se concilier à condition de respecter entre chaque demi-saison une période de récupération.
Règles de construction des plans d’entraînement
Quelques règles ont été suivies dans la construction des plans des athlètes précités :
. 1 jour de repos hebdomadaire,
. pas ou peu d’entraînements durs enchaînés,
. pas ou peu de récupérations très courtes dans les séances,
. pas d’entraînement dur dans les 2 ou 3 jours précédents ou suivants une compétition,
. politique de stage à la fois en altitude et en plaine,
. 2 entraînements quotidiens de 2 à 4 fois par semaine (si possible).
Exemple de structuration d’une saison hivernale d’Abdellah Béhar
Cet exemple montre comment on peut concilier à la fois un nombre de cross relativement important (10) et respecter un temps de récupération et de préparation suffisant. La saison de compétition a été partagée en 2 demies-saisons séparées par un stage en altitude de 6 semaines. La première demi-saison ne constituait pas un sommet et ne comportait que des cross ou courses sur route sans objectif courus aux dates suivantes : 14/11, 21/11, 05/12, 12/12, 25/12. La seconde demi-saison devait correspondre à un pic de forme. Les cross ont été courus aux dates suivantes : 06/02, 13/02 (Championnat LIFA), 20/02, 06/03 (Championnat de France), 27/03 (Championnat du Monde).
Quelques remarques diverses
On peut se demander si le cross doit être utilisé pour les coureurs de demi-fond court. Quelques coureurs de demi-fond court ont en fait été polyvalents et disputaient le Championnat de France de cross (long, le cross court n’existait pas à l’époque où ils couraient) sont concernés entre autres : Michel Jazy, Philippe Dien, José Marajo, . On remarquera que ces références sont déjà anciennes et ne correspondent plus guère à ce qui se pratique aujourd’hui.
On notera enfin que certains bons coureurs de 5000 dont on pouvait s’attendre à ce qu’ils puissent obtenir de bons résultats en cross ne les ont jamais obtenus.
Michel Disch
Crédit Photo – Depositphotos – AEIFA
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« Accompagner les sprinters vers le haut niveau lorsque l’on est entraîneur de Club
« Accompagner les sprinters vers le haut niveau lorsque l’on est entraîneur de Club : Expériences, difficultés et ressources » Par Olivier Darnal
Présentation de l’entraîneur :
Activité professionnelle actuelle :Agent de la police ferroviaire SNCF. Titulaire d’une licence STAPS en management du sport. Moniteur fédéral.
Ancien sprinter (N3 sur 60m, 100m et 200m). la pratique du sprint au sein d’un groupe spécialisé sur le sprint à Sarcelles ou le Stade de Vanves m’a permis de côtoyer des athlètes de tous les niveaux. J’ai également pu vivre, comprendre et analyser les contraintes de l’athlète, les méthodes d’accès aux objectifs et les leviers de la performance que j’enseigne aujourd’hui.
J’ai développé un réel engouement pour le sprint au cours de ces 5 années de pratique intense. Cette passion m’a conduit à me documenter au travers d’ouvrages de référence, à comprendre les démarches physiologiques et à bâtir des programmes les intégrant. J’ai par ailleurs toujours veiller à adapter les connaissances acquises au niveau et à la maturité du groupe. J’ai pour ma part acquis la conviction que la technique était essentielle et j’ai donc voulu comprendre ce qui menait les meilleurs à ce niveau. J’ai par conséquent pris pour habitude de visionner et de décortiquer les courses des grands rendez vous de l’athlétisme international.
Présentation du club support :
AAPFA 95. Fusion du CM Garges et de l’ASS Sarcelles. 4ème club du val d’oise.
Actuellement l’AAPFA 95 est le plus important club d’athlétisme de l’est du Val d’Oise
et le seul club sportif de la communauté d’agglomération du Val de France.
Présentation du groupe d’athlètes et des athlètes les plus significatifs (palmarès sommaire et sélections internationales principales) :
Groupe mixte de sprinteurs avec une dominante de jeunes femmes.
Les filles :
Championnes de France de relais 4X100 et 4X200 en 2005.
Vice-championnes du 4X100 et championnes de France du 4X200 en 2006.
Myriam Soumaré : Palmarès fourni dès Junior, âge auquel elle a rejoint le groupe.
De nombreux titres de championne de France sur 60m, 100m et 200m.
Récemment : Médaille de bronze aux championnats d’Europe espoir sur 100 m.
DEBRECEN, 2007.
Championne de France Élite du 200m indoor cet hiver.
Les garçons :
Daman Camara : 5ème des championnats de France Espoirs en 2005 sur 400 m plat en 47‘’67.
Marc Macedot : Sélection pour la coupe d’Europe en salle à Moscou pour le relais 800-600-400-200.
Champion de France Espoir du 400 m en salle cet hiver. Meilleures performances
cet hiver : 21’’72 et 47’’99.
C’est développer et maîtriser un ensemble de méthodes et de techniques afin de mener des athlètes à fort potentiel au maximum de leurs capacités.
Plus largement, je ne réduis pas le haut niveau au bagage génétique mais je considère aussi l’engagement de l’athlète, sa rigueur et la qualité de son travail. Il m’arrive ainsi de voir du haut niveau de préparation physique et mentale chez des
athlètes qui font moins parler d’eux.
Implication de l’entraîneur :
C’est une implication de tous les instants. Depuis le bureau qui échafaude la programmation jusqu’au stade, mon seul objectif est de contrôler avec l’athlète, tous les paramètres de sa préparation. A mes yeux, seule une implication totale conduit
aux objectifs fixés.
Implication de la part de l’athlète :
Elle varie en fonction de son niveau de motivation, des raisons pour lesquels l’athlète choisi sa discipline et y persévère. L’expérience m’a démontré que, quelque soit la nature des motivations de l’athlète, je parviens à atteindre les objectifs tant que celui ci parvient à se mobiliser suffisamment pour me laisser un espace de travail.
Implication de la part du club :
Les possibilités de l’AAPFA ne sont certainement pas au niveau des grandes enseignes de l’athlétisme français. Pourtant une section de sprint performante y a vu le jour. Nous sommes donc confrontés à une situation un peu paradoxale ou les moyens ne sont pas toujours à la hauteur des ambitions. Ce qui en revanche me fait plaisir, c’est de constater que l’attachement des athlètes pour le club n’a quant à lui jamais fléchi !
La détection :
Chaque année, plusieurs coaches du club collaborent avec les sections sportives des collèges des environs dans le cadre de l’UNSS. Ce dispositif permet d’encourager des jeunes qui le désirent à poursuivre leur initiation en club.
Qu’est ce qu’un athlète de talent ?
Qu’est ce qu’un athlète de haut niveau ?
Un athlète de talent est pour moi un athlète qui, pourvu d’un bagage technique minimum ou inexistant, est capable de performances étonnantes. Ce talent doit être exploiter en respectant les attentes de l’athlète.
Un athlète de haut niveau est un athlète de talent qui a su s’adapter à une hygiène de vie et accepter les charges de travail qui lui sont proposés par son entraîneur, le tout dans un climat de confiance et de respect mutuel. Cela implique des qualités de Détente, explosivité, combativité, capacité cardio-respiratoire.
Le groupe :
Le profil du groupe d’athlète s’est enrichi vers le haut avec l’éclosion de certains athlètes au niveau national. Il y a toujours eu des athlètes de niveau Régional et inter régional qui constitue la base du groupe. La bonne entente est un facteur de cohésion qui favorise une bonne ambiance de travail. Les relais participent à la cohésion du groupe. Ils rendent certaines séances de sprint plus ludiques. De plus l’ expérience acquise est réutilisable
Les installations :
Avantages : Double-site, salle de musculation, tribunes, des pistes en très bon état dont une neuve.
Limites : Obligation parfois de faire des groupes de niveau.
L’organisation des stages :
Deux stages LIFA par an. Étant encadrant LIFA, j’accompagne les athlètes de mon groupe qui sont invités par la LIFA. Je m’organise pour coordonner leur préparation en fonction de ces dates afin de profiter du travail bi-quotidien.
Le dopage ?
Je n’y ai jamais été confronté, mais mon groupe est mis en garde
Relations avec les institutions :
Mes relations avec le club sont bonnes, je collabore avec la LIFA pour l’encadrement de stage, et avec la fédération mes relations sont naissantes et je les apprivoise au fil des performances de mes athlètes phares.
En ce qui concerne l’aspect médical, je collabore avec un kiné du sport spécialisé dans l’athlétisme.
Relations avec la filière de haut niveau fédérale :
J’ai bien compris l’importance de l’aspect psychologique pour le bien être de l’athlète, et je suis convaincu que dans certains cas et en dépit des structures sophistiquées et du cadre d’hébergement, l’accession d’un athlète à un pôle doit faire l’objet d’une réflexion au cas par cas, car un systématisation fédérale pourrait nuire à l’évolution et à l’épanouissement d’un athlète coupé du milieu dans lequel il a ses repères.
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Accompagner son athlète vers le haut niveau par Ph. Lefèvre
L’accompagnement d’un athlète vers le haut niveau implique une disponibilité quotidienne pour un entraîneur de club qui veut continuer par ailleurs à s’occuper des autres. Pour l’athlète la charge d’entraînement doit augmenter progressivement pour devenir parfois bi -quotidienne.
En ont – ils tous les deux la disponibilité ? Seulement dans quelques cas particuliers, d’où parfois la nécessité des pôles.
Le club doit pouvoir s’adapter en allégeant la charge de l’entraîneur ( engager un autre entraîneur à ses côtés…), en accompagnement financièrement la carrière de l’athlète ( plus de déplacements, suivi médical, aide à la formation ou au logement…) en appui sur ses partenaires locaux ( villes, conseil général…). Est il assez structuré pour que ce ne soit pas à l’entraîneur de remplir ces tâches ?
La détection : Elle devient de plus en plus difficile à l’école car les jeunes présentent de plus en plus de lacunes au plan moteur et les profs d’EPS ne peuvent accomplir de miracles !
D’une part, nous constatons tous, depuis plusieurs années l’affaiblissement moteur et physique d’une majorité de nos élèves.
De nombreuses enquêtes le confirment tel le rapport Saulnier (2004) :
La diminution du potentiel physique des enfants est due à la baisse très importante de l’activité physique sociale de tous les jours.
Cet état est souvent aggravé par un excédent de masse corporelle préjudiciable à la pratique des APS
Avant :
activités physiques sociales quotidiennes ce qui amenait les enfants avec un bagage moteur suffisant à l’entrée en 6ème.
L’EPS proposait donc une initiation aux techniques sportives
Aujourd’hui :
peu d’activités physiques sociales + excédent de masse corporelle, donc peu de pré-requis moteurs à l’entrée en 6ème. L’EPS propose alors une remise à ,niveau physique. D’autre part nous savons tous que la pratique de l’athlétisme nécessite un pouvoir minimum au niveau physique et moteur pour entrer dans l’activité. Et qu’en plus, elle fait appel à des valeurs (travail, effort, patience dans l’attente des résultats, respect des adversaires) qui ne sont plus très attractives pour les élèves.
L ‘athlète de talent : je n’invente rien, d’autres entraîneurs sauront fort bien le dire : moi je recherche l’élève qui a du « pied » et qui court vite car le haut niveau n’est accessible qu’à ceux qui peuvent faire très très vite ce que font (parfois de façon plus coordonnée) leurs camarades
d’entraînement .
Le groupe : là encore je n’invente rien : je reste convaincu qu’il faut passer par le collectif pour permettre l’épanouissement individuel. Donc bien sur j’accorde une place de choix au travail du relais.
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Former des athlètes de haut niveau par la voie de la plurispécialisation par Bertrand VALCIN
Les plus grands champions français sont passés par cette formation. Guy Drut, Stéphane Caristan, Jean Galfione, Ladji Doucouré, ont pratiqué les épreuves combinées au minimum jusqu’en cadet avant de se spécialiser et d’atteindre le haut niveau senior dans une épreuve donnée.
De plus, en France les meilleurs sauteurs pratiquent les épreuves combinées à l’image d’Eunice Barber, championne du monde en longueur ; Marie Collonvillé (6 m 67 en longueur et 1 m 86 en hauteur). Mais également des décathloniens internationaux tels que Roman Sebrle (8 m 11 en longueur), Tom Pappas (2 m 21 en hauteur)
Pour en savoir plus: FORMATION PLURIDISCIPLINAIRE
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LE PIED ENDURANT par Bruno Gager et Jean Claude Vollmer
LE PIED ENDURANT par Bruno Gager (chercheur à l’INSEP) et Jean Claude Vollmer (entraîneur d’athlétisme)
Il y a eu un modèle de travail de pied chez le sprinter et à une certaine période, on a voulu faire rentrer les coureurs de demi-fond dans un modèle de sprinter. On va essayer d’exposer en quoi le pied du coureur de demi-fond peut être spécifique.
Pour le pied endurant, on voulait vous démontrer que par rapport au sprint où on peut compter 44 à 45 appuis sur un 100 m et 180 appuis sur un 400 m, à partir du 1500 mètres c’est 750 appuis, et 26 000 appuis sur marathon selon une étude Est-Allemande qui s’est bien concentrée sur le sujet. Et on voit qu’étant donné le nombre d’impacts, le souci d’économie va être permanent à partir du 800 mètres pour pouvoir accéder à la haute performance.
Au niveau de la fréquence, d’après le tableau, entre le 800 mètres et le marathon il y a peu de différence sur la fréquence de foulées.
Pour en savoir plus: Microsoft Word – Le pied endurant _J.C. Vollmer – B. Gager_
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