Manuel de l’animateur en athlétisme par Alain Smail
Dossier réalisé par Alain Smail, ancien directeur technique du Centre International d’Athlétisme de Dakar de même que directeur technique (2006-08) au service de la Conféjes et de l’athlétisme africain.
Ce recueil a pour objectif essentiel de permettre aux animateurs des écoles d’athlétisme de cerner au mieux les principes d’entraînement du jeune athlète en devenir (benjamins et minimes).
Il est la suite logique du travail effectué dans les écoles primaires avec les enfants de 8 à 12 ans à travers le programme du Kids’ Athletics de l’IAAF.
SOMMAIRE
ORIENTATIONS DE L’ENTRAINEMENT DU JEUNE
- Benjamins (12-13 ans)
- Minimes (14-15 ans)
- Cadets (16-17 ans)
- Démarches pour l’apprentissage d’une spécialité
- La séance d’athlétisme
- L’exercice
- La mise en train
- Les fondamentaux
- Les fondamentaux en course
- Les fondamentaux en saut
- Les fondamentaux en lancer
- La préparation physique générale (PPG)
- Les principes d’organisation
- Les courses de vitesse
- Les courses de relais
- Les courses d’obstacles
- Les courses de demi-fond
- Le saut en longueur
- Le triple saut
- Le saut en hauteur
- Le lancer de balle
Séance n°4
Séance n°5
Séance n°6
Test n°1 : Course de vitesse sur 30m
Test n°2 : 10 foulées bondissantes avec 3m d’élan
Test n°3 : Saut en longueur sans élan
Test n°4 : Saut de face jambe libre
Test n°6 : Nombre d’abdominaux en 30 secondes
Test n°7 : Nombre maximum de tractions
Test n°8 : Lancers de balle lestées de 200 grammes
Test n°9 : Course de 1 500m
Test n°10 : 10 foulées bondissantes sans élan
Pour en savoir plus, téléchargez le document: Manuel entrainement Alain Smail- AEIFA
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
- Published in Articles publiés, Athlétisme des jeunes
Nutrition du sport – Le jeune sportif par Amélie Fosse
Nutrition du sport – Le jeune sportif par Amélie Fosse – diététicienne/nutritionniste du sport
Introduction
- Changements : développement physique – maturation – personnalité
- Adolescent : indépendance accrue dans le choix de l’alimentation et la préparation de la nourriture
- Les premières performances
Plan
Rôle de l’entraîneur
– Éducation du comportement alimentaire
– Faim
– Satiété/rassasiement
Junk food et solution
– Les besoins
– Énergie
– Micronutriments
– Hydratation
Stratégie éducation nutritionnelle
Pour en savoir plus: intervention nutrition du jeune sportif SO
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
- Published in Articles publiés, Athlétisme des jeunes, Nutrition
Colloque l’athlétisme et les masters
Depuis plus d’une décennie les athlètes de l’E.A. Cherbourg/Querqueville se sont taillés une solide réputation au sein du petit monde de la sphère des masters: délégation conséquente, présence permanente avec des équipes de relais tant féminines que masculines, titres et podiums aux championnats de France, sélections en équipe de France, titres et médailles aux championnats d’Europe et du Monde.
Comment ce groupe parvient-il à «durer» au sein de sa structure de base quand les licenciés dans cette catégorie d’âge sont plutôt poussés vers la sortie ?
Pour en savoir plus: Colloque masters Chatenay Malabry
- Published in Athlétisme de sénior à vétéran
LES FORMATIONS ET DIPLÔMES PROFESSIONNELS EN ATHLETISME par Julie Huberson, cadre technique
Le sport : un secteur réglementé
Pour encadrer les activités physiques et sportives (APS) et en faire son métier, il faut être titulaire d’un diplôme ou d’une certification enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) qui garantit la compétence de son titulaire en matière de sécurité.
Le code du sport impose, en effet, la détention d’une qualification professionnelle pour l’encadrement sportif contre rémunération à travers l’article L-212.1 « Seuls peuvent, contre rémunération, enseigner, animer ou encadrer une activité physique ou sportive ou entraîner ses pratiquants, à titre d’occupation principale ou secondaire, de façon habituelle, saisonnière ou occasionnelle, sous réserve des dispositions du quatrième alinéa du présent article et de l’article L. 212-2 du présent code, les titulaires d’un diplôme, titre à finalité professionnelle ou certificat de qualification »
Des sanctions sont même prévues pour les contrevenants qui peuvent être tant les présidents de structure que les salariés eux-mêmes. Article L212.8 : « est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait pour toute personne :
1° D’exercer contre rémunération l’une des fonctions de professeur, moniteur, éducateur, entraîneur ou animateur d’une activité physique ou sportive ou de faire usage de ces titres ou de tout autre titre similaire sans posséder la qualification requise au I de l’article L. 212-1 ou d’exercer son activité en violation de l’article L. 212-7 sans avoir satisfait aux tests auxquels l’autorité administrative l’a soumise ;
Pour en savoir plus:Les formations et diplômes professionnels en Athlétisme
- Published in Articles généraux, Articles publiés
Le quotidien des coureurs kenyans par Sébastien Bazeille
HOME OF CHAMPIONS | Très heureux de partager avec la communauté de runners ce documentaire, tourné à Iten (KENYA) en décembre 2014, qui présente le quotidien des coureurs kenyans. Pendant 1 mois, je me suis efforcé de m’intégrer dans des groupes de coureurs pour filmer au plus près leurs séances d’entrainement (long run – fartlek – piste). Je me suis également intéressé à leur mode de vie, leur alimentation, leurs aspirations et leurs rêves.
Quels est le secret des coureurs kenyans ? Une partie de la réponse se trouve dans cette vidéo.
PS1 : Ce documentaire correspond à un travail amateur, réalisé par un passionné avec des moyens très limités. Merci pour votre indulgence. J’y ai consacré beaucoup d’énergie et de motivation (ainsi que des centaines d’heures de réflexion et de montage…). Si vous aimez cette vidéo, contribuez à l’atteinte de l’objectif des 2000 likes sur la page en partageant ce post et likant la page. Invitez vos amis à en faire de même. Un GRAND MERCI par avance les runners!
PS 2: Pour prendre les devants sur certains commentaires désobligeants, le fléau du dopage n’est ici volontairement pas abordé. Le sujet est très tabou à Iten. L’aborder m’aurait instantanément fermées beaucoup de portes… Ce que je peux en dire, c’est que tous les athlètes kényans ne se dopent pas. En revanche, tous les athlètes kényans que j’ai eu la chance de côtoyer sont des coureurs exceptionnels qui auraient largement leur place dans le top 20 du marathon français malgré un manque de moyen et de suivi… A méditer avant de tous les accuser de dopage…
- Published in Athlétisme à haut niveau, Vidéos AEIFA
Gestion d’une grave blessure par Véronique Mang
Gestion d’une grave blessure par une athlète de haut niveau, Zoom sur une blessure grave et sérieuse : la désinsertion du tendon de l’ischio-jambier par Véronique Mang
Tout d’abord, il convient de différencier la désinsertion du tendon de l’IJ d’une simple lésion musculaire (très fréquente chez le sportif) et bien connue des médecins du sport, des athlètes et des coachs. « En revanche, la rupture haute et complète des tendons IJ, par avulsion tendineuse, au niveau de l’ischion est rare. La gravité de cette lésion est souvent sous estimée… il s’agit d’une violente douleur sous la fesse , (impression de coups de poignard ), suivie d’une faiblesse de la jambe … Il n’y a pas de consensus sur le traitement … une IRM en urgence réalisée , pour la majorité des patients , dans un délai de 3, 4 jours permet de confirmer le diagnostic de rupture … Un diagnostic précoce et un traitement chirurgical de ces ruptures totales permettent de récupérer un état fonctionnel normal … » (1)
Rupture tendon ischio-jambier
Je vais aborder 3 aspects incontournables pour gérer cette épreuve très difficile dans la vie et la carrière sportive d’un athlète. En premier lieu, les aspects médicaux et la synergie entre tout le staff médical, l’athlète et le coach à chaque étape du processus de guérison. En second lieu, la gestion psychologique et mentale qui est à mon sens la clé pour retrouver la pleine santé et revenir à son meilleur niveau. Enfin, j’aborderai la phase la plus délicate, celle de la progressivité lors du retour à l’entraînement et à la compétition, afin d’éviter tout risque de rechute.
Pour avoir été confrontée pour la première fois de ma carrière, à une blessure aussi grave en juillet 2015, le marathon médical a été intense et éprouvant. Après une IRM effectuée 48 h après ma blessure, j’ai été opérée 48h en urgence. Il faut donc faire vite ! Car en cas d’intervention tardive, le risque de séquelles neurologiques de sciatique et un déficit musculaire majeur des IJ peuvent compromettre la santé du sportif à moyen terme … S’en est suivie une période d’immobilisation de 6 à 8 semaines avec une attelle, des béquilles et un traitement d’anticoagulant. A peine sortie de la clinique, j’ai commencé la kinésithérapie sans tarder, tous les jours, et même pendant mes vacances d’été. C’était parti pour une course contre la montre avec comme objectif : les JO de Rio !
CE QUE J’IGNORAIS à ce moment là, c’est que le retour à la compétition suite à ma désinsertion nécessite 2 saisons pleines pour revenir au très haut niveau …………
Galvanisée par mon objectif de participer à mes 3èmes Jeux, je me suis consacrée corps et âme à mes soins et à ma guérison, un job à plein temps ! Fin Août, j’ai repris la marche sans béquilles … J’ai ensuite enchaîné avec 2 séjours au CERS de Capbreton (3 semaines) en septembre et novembre. L’électrothérapie avec le matériel Bluetens m’a permis de lutter contre la fonte musculaire et j’ai pu commencer le renforcement musculaire avec l’électrostimulation. Tout cela, dans le but de stimuler mes fibres musculaires car j’avais énormément perdu du muscle. C’était d’ailleurs assez bizarre de voir ma cuisse diminuer de volume quand je portais l’attelle…. Au CERS, j’avais un programme quotidien avec une visite régulière avec le Dr : marche sur tapis roulant, vélo, électrostimulation et en récup, de la balnéo, bain froid, piscine, jacuzzi, hammam, sauna , des massages et de la pressothérapie. Je travaillais également le haut du corps et mon gainage en préparation physique.
Je trouvais le temps long mais l’objectif était Rio donc j’étais à bloc et le challenge était de taille. Et comme j’aime les défis, je ne pouvais que me surpasser pendant cette épreuve …
Le second séjour au CERS a été beaucoup plus intensif. J’ai commencé le renforcement musculaire en musculation, des tests biodex tout en progressivité, gainage, souplesse, récup balnéo et de l’électrothérapie (bluetens).
Je pouvais compter sur le soutien des autres pensionnaires du CERS (Capsports) tout au long de mon séjour. Le retour terrain a été un moment de renaissance ! Mon premier footing a été un moment de grâce car pendant 4 mois je n’avais pas couru !!! J’ai savouré chaque foulée, chaque déroulé de pied et je voulais que ce moment dure longtemps … Je devais cependant freiner mes ardeurs pour éviter les douleurs … Les courbatures après le footing et les massages ont aussi été des moments très agréables. J’appréciais encore plus les phases de repos car le rythme au CERS était assez effréné et assez éprouvant. J’informais mon Dr, mon chirurgien, mon coach de toutes les étapes franchies au CERS. J’avais mis en place un suivi rigoureux entre tous les membres de mon staff médical.
Le traitement de ma cicatrice post – opératoire a été très long , j’avais toujours des douleurs surtout quand je m’asseyais … Je m’asseyais sur une fesse pour éviter les douleurs … Début Décembre , j’ai signé un contrat de partenariat avec Indiba Activ France , la machine de thérapie cellulaire qui accélère la cicatrisation , réduit et soulage les douleurs , accélère la récupération et régénère les tissus musculaires .Sans tarder , j’ai commencé à traiter ma cicatrice avec mon kinésithérapeute . Avec les programmes (capacitif, résistif, antalgique, cicatrisant et anti inflammatoire) et après 10 séances, les douleurs avaient complètement disparu !
Le sprinteur Jamaicain Yohan Blake, victime d’une désinsertion du tendon de l’IJ le 11 juillet 2014 lors du Grand Prix de Glasgow avait utilisé une machine de Thérapie Cellulaire pour soigner sa grave blessure .Son diagnostic avait été difficile à établir : « Il marche pour le moment avec des béquilles après avoir subi une opération il ya quelques jours, a expliqué Mills. Sa blessure était assez grave et le premier diagnostic n’était pas le bon. Il est ensuite allé en Allemagne et c’est là qu’ils ont constaté la gravité de la blessure. Une intervention était nécessaire. Il va donc être absent pour un long moment » (2). Après 2 saisons loin des pistes, des soins et une reprise progressive, Yohan Blake a fait un retour tonitruant en 9.95 sur 100m le 22 juillet dernier aux Trials jamaïcains, un come back on time pour participer aux JO de Rio (3) On n’avait plus revu Blake sur les pistes aussi en forme depuis ses 19.26 sur 200m au meeting Diamond League de Bruxelles en 2011. Quelle longue et difficile traversée du désert qui a nécessité un mental d’acier pour revenir au très haut niveau !
Abordons à présent les aspects psychologiques. J’ai adopté une technique qui a fait ses preuves, celle de la « Never Give Up attitude ». Je ne compte plus les blessures (lumbago, déchirure ischio, rupture complète du tendon du genou, aponévrosites plantaires, désinsertion du tendon de l’IJ) qui ont jalonné mon olympiade, qui m’ont éloignée des pistes pour un long moment, et fait manquer de nombreuses échéances internationales. Motivation, détermination , ténacité, travail, patience, endurance et persévérance sont des valeurs qui m’ont accompagnée au quotidien pour surmonter ces moments difficiles , de douleur et de souffrance parfois extrêmes .
Le témoignage de l’ex-fleurettiste français Térence Joubert, champion d’Europe par équipes en 2003 et 2006, blessé sévèrement à la cuisse en novembre 2010, montre très bien dans quel état psychologique se trouve le sportif : « j’ai vécu un enfer, surtout au début. Grâce à mon entourage et à la qualité des soins, je me suis accroché pour revenir progressivement » (4)
En 2012, Terence Joubert s’est qualifié pour les JO de Londres.
Le sportif peut également faire appel à un psychologue pour faire le deuil de sa blessure, évacuer ses émotions et frustrations. Car la reconstruction physique passera obligatoirement par une reconstruction psychologique. Ce qui amènera le sportif à dédramatiser, à relativiser et à positiver la situation dans laquelle il se trouve. Comme le dit si bien Yohan Blake « Mentally was the toughest part » (5) Les blessures mettent à l’épreuve la confiance en soi du sportif.
Si le sportif vit sa blessure dans un état d’esprit positif, il sera beaucoup plus fort et il guérira plus vite … Car c’est bien dans la tête que tout se joue. Cette blessure a été un gros coup dur pour moi. Grâce au soutien de mes proches, de mon entraîneur, du médical mais aussi de mes fans sur les réseaux sociaux, j’ai pu reprendre l’entraînement et revenir en compétition.
Enfin, le retour sur le terrain s’est faite de manière progressive. J’ai effectué une partie de ma préparation foncière au CERS, puis j’ai continué avec mon coach sur le pole d’Eaubonne. J’ai énormément renforcé mes 2 IJ en excentrique et en concentrique car j’avais d’énormes déficits en force et en puissance. Je me suis gavée du travail d’extension de hanche avec swissball à toutes mes séances de musculation et ce pendant mes 11 mois de préparation. J’ai rechaussé les pointes début Février 2016. Les courbatures ont mis énormément de temps à se résorber au début. Heureusement, la thérapie cellulaire m’a permise de ne pas perdre trop de temps. De plus, j’ai mis en place un protocole de prévention des blessures en faisant des séances de laser CO2 au Centre de traumatologie du sport avec le Dr Tania Bellot. Retrouver la confiance en mon corps et la gestion de l’appréhension ont été de longues étapes à franchir. Il a fallu faire preuve de patience, rester centrée sur moi, ne pas me comparer aux autres (qui n’ont pas eu ma blessure) et ne surtout pas me laisser distraire par la frénésie chronométrique.
Le staff médical a mis en place un protocole de renforcement musculaire avec 3 tests biodex, dont le dernier en Avril 2016 a révélé que je n’avais plus aucun déficit en excentrique sur mes IJ. Ce test biodex a été un déclic, il a fait sauter les verrous. L’appréhension a totalement disparu et cela m’a donné des ailes pour le stage terminal !
J’ai abordé le retour en compétition avec énormément d’envie. J’ai eu de grosses courbatures à l’issue de la première compétition début Mai. Ensuite, les choses ont été plus difficiles car la réalité m’a rattrapée. J’ai couru en 11.80 sous une météo exécrable lors de la finale des interclubs fin Mai .Quelques jours plus tard, en 11.68 au meeting d’Orvieto en Italie… Mon entraîneur m’avait mis en garde et m’avait prévenu qu’il fallait que je m’attende à un début de saison difficile. Je me suis donc construite une bulle où j’ai complètement lâché prise sur l’environnement compétitif. L’objectif était comme toujours de donner le meilleur de moi-même et de réaliser ma propre performance sans me préoccuper de l’adversité (6)
Mon coach et moi sommes repartis sur 15 jours de travail spécifique et d’endurance de vitesse avec pour objectif les Championnats de France Elite. L’objectif était de courir, de faire de mon mieux, surtout d’aller au bout de ma saison . J’ai donc proposé à mon coach un enchaînement des meetings d’Hérouville (11.55) et de Valence (11.45) . J’ai gagné 1 dixième en 48h. La récupération avec Indiba m’a permis d’enchaîner ces 2 compétitions dans les meilleures conditions possibles. Je suis ainsi passée de la 16 è place à la 5è place du bilan national en 1 mois.
En 2016, lors des championnats de France Elite, j’étais donc trop juste pour réaliser 11.26 pour les championnats d’Europe et encore moins 11.15 pour les JO. J’ai lâché prise sur les minimas et les JO car il est vain de se battre contre des choses que l’on ne maîtrise pas. C’est à ce moment là que j’ai compris qu’il faut 2 saisons pleines et entières pour revenir à mon meilleur niveau.
Défendre mon 4ème titre de Championne de France s’est avéré contextuellement irréalisable car je n’étais pas à 100 % de mon potentiel. Cette blessure a été très handicapante, et il a fallu que je l’accepte pour pouvoir avancer et continuer à progresser chronométriquement, tout au long de ma saison. Le temps est un luxe dans le très haut niveau, la santé également … Les aléas comme la météo et les délais de qualification archi serrés ont été le couperet !
L’épilogue de ma saison a eu lieu aux Championnats de France Elite le 25 juin 2016. J’ai réalisé
11.39 en série, mon meilleur chrono de la saison. Et en finale 11.43 avec une 5è place ……… La dealine, c’est la deadline …. Je n’ai pas réalisé mon rêve olympique mais je suis fière d’être allée au bout, d’avoir tout donné. Cette expérience a été un combat contre moi-même. J’adore la compétition, la confrontation à l’adversité et l’adrénaline. Cet aspect a été une motivation supplémentaire pour me surpasser au quotidien. Je n’ai aucun regret. Tout s’est bien passé, je suis en bonne santé. J’ai couru sans douleur et sans appréhension en compétition. J’ai élevé encore plus mon niveau d’exigence avec un perfectionnisme obsessionnel. La flamme et la passion ont fait le reste. Après les Championnats de France Elite, j’ai poursuivi ma préparation sur un cycle de foncier (séances de côtes, de volume, aérobie) jusqu’à fin Juillet … histoire de ne pas perdre de temps sur les échéances 2017 et de continuer sur ma lancée …
Je termine cette chronique par ces quelques mots de Térence Joubert : « Ma blessure appartient définitivement au passé. Je n’ai plus aucune douleur. Je n’y pense plus, même si on m’en parle encore. Aujourd’hui, je ne tire que du bonus de cette péripétie. Elle m’a appris à relativiser encore plus. Il ya des choses plus importantes dans la vie qu’une blessure à la cuisse. Après ce que j’ai traversé, je sais que si ça ne marche pas, je n’en ferai pas une montagne. Deux mois alité, ça fait changer la vision du monde dans pas mal de domaines » (7)
Véronique Mang
Athlète de haut niveau et
membre de l’équipe de France d’athlétisme.
Pour approfondir :
(1) Dr Nicolas Lefèvre, Chirurgiedusport.com
(2)http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/belga/athletisme-saison-deja-terminee-pour-yohanblake-53cee57f3570667a638cb037
(3) http://www.pressreader.com/
(4)http://www.leparisien.fr/melun-77000/terence-joubert-encore-trop-juste-22-06-20111502938.php
(5) http://www.letsrun.com/news/2016/06/rebirth-yohan-blake/
(6) https://isoxansport.com/actualites/jeux-olympiques-rio-2016-veronique-mang
(7) http://www.leparisien.fr/avon-77210/terence-joubert-je-vais-tout-donner-26-01-20121829467.php
https://www.youtube.com/watch?v=Ev58Tma92Sk
http://www.maitrise-orthopedique.com/articles/reparation-chirurgicale-des-ruptures-aiguesproximales-des-tendons-ischio-jambiers-139 http://www.lepoint.fr/sport/escrime-terence-joubert-blesse-serieusement-a-une-cuisse-04-11-20101258602_26.php
Tous mes remerciements au Dr Tania Bellot et son staff de kinés , à mon chirurgien Dr Lefèvre , Dr Jean-Michel Serra , au radiologue Jérôme Renoux , tout le staff médical du CERS de Capbreton , mes 2 kinés Antoine Arnoffi et Jérôme Devillez , mon entraîneur Olivier Marchand , Mr Jacques Piasenta , Dorian Martinez , Térence Joubert , mes partenaires Bluetens , Indiba Activ France , Zamst , BV Sport France , Isoxan Sport , Bodytalk , LI-Ning Europe , mon club le CA Montreuil 93, mes fans et mes proches .
Almaz Ayana dépoussière le record du 10000 m par Pierre-Jean Vazel
NOUVEAU RECORD DU MONDE: 29 min17 secondes 45
Le record du monde de l’éthiopienne Almaz Ayana au premier jour de l’athlétisme à Rio a d’autant plus surpris que les 29 min 31 s 78 de la Chinoise Wang Junxia semblaient inaccessibles. Une analyse s’impose.
Aussi impressionnante qu’elle paraisse, la marque de Wang ne reflétait pas le potentiel de son auteure. La jeune femme de 20 ans avait pourtant amélioré le précédent record d’Ingrid Kristiansen de 42 secondes en 1993 à Pékin lors des Jeux Nationaux, et depuis, personne ne s’en était approché à moins de 22 secondes. Néanmoins, l’exploit avait été réalisé au terme d’une course tactique ! Le graphique est éloquent : la courbe de vitesse de la Chinoise (en rouge) marque une nette progression après 7 km. C’est à ce moment qu’elle avait décidé de se débarrasser de son inutile lièvre Zhong Huandi. Wang avait alors couvert les derniers 3000 m en 8 min 17 s 34, soit 5 sec plus vite que le record du monde de la distance d’alors !
Les courbes de vitesse des records du monde du 10000 m féminin
En finale des Jeux de Rio, Almaz Ayana vient de courir cette dernière portion, au train, en 8 min 47 s 47. Même si elle ne paraissait pas particulièrement éprouvée à l’issu de son effort, la nouvelle détentrice du record du 10000 m est peut-être plus proche de ses limites que ne l’était son aînée, qui aurait pu passer sous les 29 min s’il lui en avait été donné l’ordre… Les méthodes de coaching des Chinoises dirigées par Ma Junren, basées sur le harcèlement, le surentraînement et sans doute déjà sur des cures hormonales et d’EPO (Wang, qui reconnait les sévices, a toujours nié avoir été dopée), avaient produit d’éphémères miracles en 1993 et 1997, le temps de quelques records qui s’effacent les uns après les autres. En 2004, Elvan Abeylegesse améliorait celui du 5000 m détenu par Jiang Bo ; c’était quelques années avant que l’Éthiopienne naturalisée Turque ne soit contrôlée positive. Il appartient depuis 2008 à son ancienne compatriote Tirunesh Dibaba. L’an dernier, la sœur cadette de cette dernière, Genzebe, avait remisé le 1500 m de Qu Yunxia aux archives. Cette année, sa préparation a été fortement perturbée par l’arrestation de son entraîneur dans une affaire de détention et d’administration de produits dopants en Espagne, et l’Éthiopie comme le Kenya sont dans le collimateur des agences antidopage.
Ayana n’est pas la seule à s’être surpassée à Rio: les 13 premières de la course y ont battu leurs meilleures marques personnelles. Elles peuvent remercier Alice Nawowuna d’avoir dynamité la course dès le départ, sur des bases totalement inconnues pour elle puisque ses temps de passages au 3000 m en 8 min 52 s 70 et au 5000 m en 14 min 46 s 81 étaient inférieurs à ses références sur ces distances (8 min 53 s 55 et 15 min 16 s 74). Si la Kényane a payé cette allure folle en terminant au pied du podium, personne à part Wang à Pékin n’avait fait mieux que son temps final, 29 min 53 s 51 !
Il faut dire qu’enfin, les conditions étaient réunies pour qu’un 10000 m féminin aboutisse à des chronos rapides. Course rarement organisée en meetings, ses listes mondiales sont principalement constituées de performances réalisées aux Jeux olympiques ou aux Championnats du monde. Les courses tactiques, la chaleur ou bien la pluie battante comme lors du record d’Europe de Paula Radcliffe (30 min 01 s 09 à Munich en 2002) ont toujours plombé les aiguilles du chronomètre.
La Britannique s’est dite impressionnée par la démonstration de l’Éthiopienne, surtout parce qu’elle n’a jamais cru à la probité des prouesses Chinoises. Pourtant, si l’on excepte le record mondial du 100 m de Florence Griffith-Joyner (10 s 49 en 1988), homologué malgré une panne de l’anémomètre, c’est le sien sur marathon (2 h 15 min 25 en 2003) qui est le plus proche de celui de la gent masculine, avec une différence de seulement 9,21 %. Elle devance en outre de 3 minutes la 2ème marathonienne de l’histoire… Sous les 10 %, on retrouve aussi le 3000 m de Wang (8 min 06 s 11, la même semaine que son historique 10000 m) et Marita Koch qui a fêté l’an passé les 30 ans de ses 47 s 60 sur 400 m. Si l’on en croit le graphique, les prochaines barres à tomber pourraient être les 1 min 53 s 28 de Jarmila Kratochvilova si Caster Semenya le veut bien, et les 14 min 11 s 15 au 5000 m, à moins que Genzebe Dibaba et Almaz Ayana ne continuent de préférer chasser la place plutôt que le temps.
Temps intermédiaires par kilomètres des deux derniers records du monde du 10000 m :
Almaz Ayana (Rio, 2016)
1000 m 3:02.0
2000 m 5:56.0
3000 m 8:53.0
4000 m 11:50.0
5000 m 14:47.1
6000 m 17:36.74
7000 m 20:29.98
8000 m 23:25.37
9000 m 26:22.88
10000 m 29:17.45
(Derniers 5000 m : 14:30.4, derniers 3000 m : 8:47.47)
Wang Junxia (Pékin, 1993)
1000 m 2:54.88
2000 m 5:56.72
3000 m 8:59.33
4000 m 12:02.90
5000 m 15:05.90
6000 m 18:10.19
7000 m 21:14.44
8000 m 23:59.88
9000 m 26:44.80
10000 m 29:31.78
(Derniers 5000 m : 14:25.88, derniers 3000m : 8:17.34)
Sources :
Chen Dunshou, Guo Junren : Analyse biomécanique du record du monde du 10000 m de Wang Junxia, Journal de l’Institut d’éducation physique de Xi’an, 03/1996.
Omega : Analyse de la course, Rapport du 10 000 m femmes, finale. Rio 2016.
Articles récents de Pierre-Jean Vazel, en savoir plus sur http://vazel.blog.lemonde.fr/
- Published in Athlétisme à haut niveau, Informations diverses, Piste
Zoom sur le Bungypump par Marie-Christine Clais
Quelle activité se cache derrière ce drôle de nom ? On vous dit tout sur ce sport issu de la marche nordique.
Le Bungypump, qu’est-ce que c’est ?
C’est une nouvelle forme de randonnée ou encore une nouvelle version de la marche nordique dynamique avec bâtons.
La différence réside dans les bâtons qui sont désormais équipés d’un système à pompe* rendant la marche encore plus dynamique. Ce système permet de propulser le corps vers l’avant rendant l’activité encore plus tonique.
C’est un sport complet qui fait travailler les jambes, le dos, les bras, les épaules … le Bungypump favorise un renforcement musculaire général.
Cette discipline est plus accessible que le jogging et s’adresse autant à des personnes débutantes qu’à des sportifs confirmés.
Pourquoi faire du Bungypump ?
C’est l’activité idéale pour faire travailler tout le corps tout en réduisant les contraintes pour les articulations des membres inférieurs et du dos comme dans le jogging.
Vous retrouverez dans le Bungypump les mêmes vertus que dans la marche nordique. Les études scientifiques ont montré les bienfaits de ce sport sur la fonction pulmonaire, la fonction cardiovasculaire, le renforcement musculaire et la perte de poids.
Le Bungypump permet un travail sans douleur pour les personnes souffrant du dos, d’ostéoporose ou devant faire de la rééducation après un accident ou un alitement.
Ce sport est aussi conseillé pour les personnes souffrant de déséquilibre ou de problème de marche comme dans la maladie de Parkinson.
En effet, les membres inférieurs et supérieurs sont mieux coordonnés grâce aux bâtons à ressort.
Un autre atout important pour nos sociétés actuelles : elle favorise la perte de poids. Voici un comparatif de dépense de calories pour une personne de 70 kg.
• Une marche sans bâtons à 6 km/h fait dépenser 330 Kcal/h
• Une marche nordique à 6 km/h fait dépenser 455 Kcal/h
• Le Bungypump à 6 km/h fait dépenser 600 Kcal/h
• alors que le jogging en fait dépenser 700 Kcal/h.
Le mode d’emploi du Bungypump
Les bâtons s’appuient dans le sol comme un ressort ce qui permet une propulsion et une marche plus dynamiques.
Avec ce système, 90% des muscles du corps sont sollicités renforçant tous les groupes musculaires.
Une heure de Bungypump équivaut à 90 minutes de marche sans bâtons.
Au cours d’une séance vous ferez travailler tout votre corps au travers de la marche, du renforcement musculaire et du stretching.
Où faire du Bungpump à Rennes et alentours ?
Ce sport de plein air peut être pratiqué dans de nombreux endroits.
Unimutuelles soutient toujours les démarches de santé par le sport. Pour les habitants d’lle et Vilaine, nous avons repéré le Bungypump.
Vous pouvez aller tester le Bungypump au stade de Vezin-le-Coquet du lundi au vendredi de 10h à 11h en groupe de 5 personnes maximum.
Vous ne disposez pas de bâtons ? Vous pourrez en louer sur place au moment du cours.
Pour les futures adeptes du Bungypump n’habitant pas Rennes et ses alentours, renseignez vous dans votre région. Des initiations, des formations, sont organisées sur toute la France par Bungypump World Association.
Marie-Christine Clais
mariemarche35@gmail.com
Tél : 06 28 05 89 79
Pour tout savoir sur le Bungypump et vous inscrire, clic :
http://www.meetup.com/fr-FR/mariemarche35/
Voir aussi Chronique Santé Télé matin France 2 : https://youtu.be/wpPqe2lMQqI
*Bungypump est le seul bâton d’exercice équipé d’un système de pompe de 20 cm avec 4kg, 6kg ou 10kg de résistance. Il Permet d’associer marche exercices de renforcement musculaire et étirements en douceur sans chocs articulaires.
Bungypump est aussi un matériel de proprioception permettant de travailler en coordination les membres inférieurs et supérieurs.
Tous à vos bâtons !
- Published in Athlétisme pour tous, Hors stade, Marche Nordique
Colloque lancers minimes par Colette Ruineau
Le 17 novembre 2013, un colloque lancers se tenait à l’INSEP. Madame Colette Ruineau participant à ce rassemblement d’entraîneurs a eu l’amabilité de nous proposer son compte rendu qui ne concerne que les minimes. Le responsable du colloque était Stéphane Buczinski assisté de Freddy Servent et Walter Ciofani.
Sujet principal : « que faire en minimes pour être un bon cadet , puis un bon junior , puis un bon espoir et enfin un bon sénior ?»
Le thème démarre avec le tableau de M.Ritzentaller et servira de base à la matinée
Quand faut-il commencer ?
Il faut commencer en poussin !
Explication : il faut à cet âge (poussin – benjamin) développer la condition physique , la souplesse , pratiquer les exercices qui permettent de faire progresser tous les groupes musculaires et habituer l’enfant à une venue régulière à l’entrainement : 2 fois par semaine .Il y a un travail psychologique qui est aussi important que le physique
Pour en savoir plus, clic: Colloque lancers minimes par Colette Ruineau
- Published in Athlétisme des jeunes, Lancers
Courir plus vite que vite pour continuer à progresser par Hélène Bossé
Les sprinteurs sont souvent confrontés dans leur carrière à une stagnation voire à une régression de leurs performances .L’entraineur doit alors émettre plusieurs hypothèses pour identifier les causes et les mécanismes de cet obstacle.
Une des hypothèses à soulever serait celle de l’installation d’une barrière de vitesse qui agirait comme un frein dans le fonctionnement de la contraction musculaire et qui serait l’explication d’une déficience dans les possibilités d’expression de la vitesse.
Lors d’un colloque sur la préparation physique, Frédéric Aubert évoquait la notion de « stéréotype rythmique » pour signifier l’installation d’une routine neuromusculaire qui entrainerait un blocage de la vitesse.
Pour comprendre il faut se représenter de façon très schématique et simpliste le mécanisme de la contraction musculaire lorsqu’on fait un mouvement. Il faut imaginer le système nerveux comme un réseau électrique constitué de milliards de fibres nerveuses, qu’on appelle les neurones et qui sont reliés entre eux par des synapses.
Quand un stimuli est perçu interne ou externe comme le coup de pistolet du départ, il se transforme alors en un influx nerveux qui se propage sous forme de signaux électriques (les potentiels d’action) jusqu’au système nerveux central (la moelle épinière et l’encéphale).
Ce SNC traite cette information pour la faire «redescendre » ensuite vers les cellules musculaires qui donneront alors l’ordre aux muscles de se contracter ou de se relâcher en fonction de la réponse à apporter à la situation.
La plupart des ces réactions qui construisent le geste sportif sont des réflexes moteurs. On pourrait parler de comportement automatique nécessaire à l’expression d’une vitesse.
Le problème de vitesse se pose quand le circuit électrique emprunté est toujours le même et que s’installe une sorte d’habitude fonctionnelle. Le muscle dés lors n’est plus surpris et s’enferme dans une forme de monotonie. On aurait là une des explications de la barrière de vitesse !
Il faut donc réussir à créer de nouvelles voies de propagation de l’influx nerveux pour améliorer la conduction neuromusculaire. C’est là que le travail de survitesse prend tout son sens. L’entraineur doit créer les conditions souvent artificielles qui vont permettre à l’athlète de courir plus vite que vite.
La 1ère condition est de créer une stimulation au dessus de la valeur seuil mais cependant très proche des possibilités naturelles de l’athlète. On peut proposer pour ça un travail en descente où l’athlète prendra artificiellement de la vitesse pour ensuite l’entretenir sur le plat.
Il faut trouver une descente de 5 à 8 degrés maximum qui se prolonge sur une ligne droite sur laquelle on disposera une dizaine de petites lattes rapprochées. L’athlète devra s’engager de façon importante dans cette descente pour ensuite être contraint de poser un pied entre chaque latte.
La 2ème condition est de se confronter plusieurs fois à cette situation en restant à haut régime. Pour ça l’entraineur peut chronométrer ce parcours latté pour inciter l’athlète à maintenir un travail à haute intensité. On déclenche le chrono à la pose du pied dans le 1er intervalle et on l’arrête à la pose du pied derrière la dernière latte.
La 3ème condition est de donner la priorité à la qualité du travail et non à la quantité. Ainsi il faut donner une récupération complète entre les répétitions (2’ à 3’) et cesser l’exercice quand on observe une baisse de l’intensité. Celle-ci se manifeste par une augmentation du chrono, par une dégradation du geste, par une fatigue nerveuse signifiée telle que « je suis cuit ».
Il est important de comprendre que ce travail très couteux nerveusement mais aussi musculairement peut engendrer des blessures par saturation du muscle si les prérequis n’ont pas été travaillés en amont. En effet il est indispensable de faire un travail préparatoire à base de pliométrie, de gainage, de souplesse pour assumer ces hauts registres de sollicitation. De plus il est important de programmer cette séance sur un fond de fraicheur physique c’est-à-dire après 1 ou 2 jours de repos et plutôt en phase pré-compétitive.
Il est également utile d’associer à ce travail de survitesse, un travail de technique de course qui se fera dans une autre séance. En effet la contrainte matérielle qui nécessite d’exprimer une vitesse « extraordinaire » engendre une dégradation de la qualité du cycle de jambe (hyperfréquence).
La 4ème condition est la nécessité de varier les situations de survitesse pour ne pas risquer une nouvelle stagnation des performances. Il existe donc d’autres exercices qui tendent à provoquer un déséquilibre rattrapé par une accélération du déplacement. Le travail avec charge tractée suivi d’un « largage » en est un bon exemple.
En effet durant le court laps de temps de l’accélération provoqué par le largage, de nouvelles fibres nerveuses sont sollicitées.
Pour ça on peut utiliser une ceinture avec deux poignets. L’un court et l’autre retient le coureur quelques mètres avant de le lâcher par surprise: Attention cependant à la dangerosité potentielle de cet exercice.
On peut aussi utiliser un parachute pour créer la résistance à l’avancement puis ensuite se larguer soi-même
Enfin on ne peut que citer le travail fait par les sprinteurs français et mentionné cet été dans les médias, concernant l’utilisation d’outils innovants pour continuer à progresser.
C’est le cas de Guy Ontanon qui a convaincu l’INSEP de s’équiper d’un matériel allemand aux réglages très précis pour parvenir à mettre ses athlètes en situation de survitesse. Les athlètes sont reliés par un câble à une machine qui offre la possibilité de les faire courir au-dessus de leur vitesse naturelle maximale.
Les mêmes effets sont obtenus avec des ceintures de survitesse. L’exercice se réalise à deux. L’un placé devant (B) et raccordé à un point fixe (C) tracte le sprinteur (A) placé à l’arrière du dispositif.
Grâce à un système de poulie qui fonctionne comme un palan, le sprinteur voit alors sa vitesse augmenter artificiellement et de façon significative.
Conclusion
Le problème de la barrière de vitesse a été ici exploré par le prisme de sa dimension neuro biologique. Il est possible d’envisager d’autres facteurs, notamment ceux d’ordre psychologique et motivationnel. En effet lorsque l’on connait l’importance de la confiance et du mental sur la réussite, on doit aussi explorer cette dimension. Une des astuces est de priver l’athlète de ses points de repères habituels. Par exemple on lui prend des temps sur 55m ou 70m plutôt que sur 60m ou 70m.
En dépit de zones d’incertitude sur les origines de cette barrière de vitesse, la compétence de l’entraineur à faire progresser les sportifs qu’il entraine, relève aussi de sa faculté à interroger ses propres méthodes, et à comprendre que ce qui marche un jour, ne marche pas pour toujours.
Passez la survitesse
Photo: Frédéric Poirier
Hélène Bossé
Entraineur d’athlétisme BEE2
Enseignante agrégée en STAPS à l’Université Paris Est Créteil
Bibliographie :
« la préparation physique », M. Pradet, coll entrainement , édition INSEP
« La préparation physique moderne », A. Broussal, O. Bolliet, coll Counter movement
« Comprendre l’athlétisme », JL Hubiche , M. Pradet , coll entrainement, édition INSEP
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
- Published in Athlétisme à haut niveau, Piste