APPROCHE TOXIQUE DE LA MUSCULATION par Aurélien Broussal Derval en partenariat avec la FFHMFAC
Les différentes activités de musculations, quelles que soient les méthodes employées ou ses objectifs poursuivis, sont des disciplines à part entière, qui reposent comme tous les autres sports sur des fondements techniques pointus. Ne pas les respecter, c’est trahir l’essence même de ces sports, et plus gravement s’exposer à des blessures très graves.
«La fonte» a le vent en poupe. Respectabilisées par l’Olympique et éminemment technique haltérophilie, modernisées par la préparation physique, (re)mises à la mode grâce au crossfit, les différentes activités «poids et haltères» sont omniprésentes dans le paysage sportif, qu’elles permettent d’atteindre des objectifs de performance, de bien-être, ou d’esthétisme. Mais il ne faut pas oublier que ces disciplines (haltérophilie, force athlétique, culturisme ou cross fit), sont avant tout des sports à part entière, dont le plus assidu des pratiquant mettra plusieurs années à acquérir la maîtrise experte.
Or, l’impatience d’un résultat visible pousse souvent les pratiquants (voire même les coaches) à en accélérer et parfois même négliger la rigueur et la précision technique. Mais ce gain -apparent- de temps au démarrage du processus, se traduit à l’échelle d’une carrière sportive par une perte colossale de temps allant parfois jusqu’à l’arrêt de toute pratique sportive.
Ce terrible constat, pousse certains pédagogues à éviter le travail avec charge additionnelle, ou certains mouvements réputés dangereux, alors que les haltérophiles et force-athlétisme sont (et de loin) les sportifs qui se blessent le moins. Entre ces spécialistes de la force très peu exposés à la blessure et les pratiquants ponctuels mis en dangers par une pratique inadaptée, se cache la technique qui ne peut être compromise sous aucun prétexte. C’est le prix à payer pour que tout le temps passé dans la salle de musculation serve tout autant la performance que la prévention.
Nous avons choisi de démarrer une série d’articles sur le sujet, en explorant tout d’abord les risques majeurs induis par une pratique inadaptée.
La coiffe des rotateurs : zone sensible
La coiffe des rotateurs est mise à rude épreuve dans de nombreuses situations sportives. La blessure fortuite survenant lors d’un accident, ou la répétition d’un geste inapproprié plaçant l’épaule en situation de conflit chronique, déclenchent généralement l’inflammation.
Quand la glène scapulaire, trop peu congruente, est exposée à un mouvement inapproprié de l’épaule, un décentrage ou un dérapage de la tête humérale peut se produire. C’est ce que l’on appelle un «conflit d’épaule». Plus ces conflits d’épaules sont intenses, ou répétés dans le temps, et plus ils vont exposé les muscles de la coiffe à l’inflammation.
En effet, c’est justement entre la voûte coraco-acromiale et la tête humérale que passent les tendons des muscles de la coiffe. Ils peuvent alors se retrouver «pincées» entre la tête humérale et la voûte coraco-acromiale.
Illustration : Vue de dos de l’épaule.
La voûte coraco-acromiale est composée de l’acromion, de l’articulation acromio-laviculaire, de la coracoïde, et du ligament acromio-coracoïdien.
La coiffe des rotateurs est composée quant à elle de 5 muscles : le supra-épineux, l’infra-épineux, le petit rond, le sub-scapulaire et le long biceps.
Les conflits d’épaule
Pratiquement, les conflits d’épaule surviennent en fin de mouvement, et sont douloureux au point de perturber la bonne exécution du geste sportif. Ils résultent d’une utilisation intense, et répétées de l’articulation créant par leur inadaptation biomécanique, un frottement ou un cisaillement entre l’os et un ou plusieurs tendons ou bourses séreuses. De nombreux mouvements de musculation régulièrement mal utilisés exposent le sportif à des conflits d’épaule, et sont donc potentiellement traumatisants. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous vous présentons ici les grands classiques.
- Élévation latérale
Tout d’abord l’élévation dynamique latérale d’haltère court (ou d’élastique) debout, visant généralement le renforcement du deltoïde moyen (voir illustration).
La plupart des débutants commentent spontanément cette erreur technique, qui, si elle n’est pas corrigée, conduira inévitablement à la blessure. Pour éviter cela, l’exécution correcte aura pour finalité du mouvement l’élévation de la pointe du coude au niveau de l’épaule. Autant que possible, c’est le coude qui guidera l’angle et l’élévation du bras, et non le poignet, favorisant une rotation interne du bras, et une activation du muscle trapèze.
- Le tirage haut
Autre exemple exposant l’épaule à un conflit antéro-supérieur, le tirage haut, souvent utilisé dans les «rowing verticaux», ou les mouvements techniques et semi-techniques d’épaulés. On peut de plus en plus fréquemment observer cette -grave- erreur technique à l’entraînement, depuis l’émergence incontrôlée du crossfit, que ce soit au cours d’épaulés ou tirages verticaux dynamiques, avec barre ou kettlebell (voir illustration). La hauteur du tirage, l’écartement des mains, mais surtout la trajectoire de la barre (le plus près du corps possible), renvoient aux fondamentaux haltérophiles que nous aborderons ultérieurement.
- Le développé-couché
Enfin le travail du grand pectoral, notamment au cours du mouvement «star» des salles de musculation, le développer coucher, qu’il soit pratiqué avec haltère ou barre conventionnelle, peut être, si il est mal réalisé, une menace pour la stabilité de la tête humérale. Notons que ce mouvement est fondamentalement problématique. De même qu’il n’est pas bénéfique pour la santé neurologique d’un boxeur de recevoir des coups dans le visage, ou pour la sanité rachidienne d’un judoka de se faire projeter à plat dos, le force-athlétiste expose systématiquement son épaule lors de l’affrontement compétitif en développé couché.
Utilisé dans un cadre loisir (donc sans nécessairement rechercher la meilleure performance possible systématiquement), les effets négatifs de cet exercice particulièrement populaire peuvent néanmoins être contrôlés. Bien souvent, les pratiquants assidus favorisent un travail sur banc large (car plus stable), et une prise écartée (voir illustration).
La verticalité de la charge parachève de figer l’omoplate dans le banc, alors que le raccourcissement du pectoral, qui provoque un glissement de la tête humérale en avant de la glène de l’omoplate, nécessiterait justement plus de mobilité de cette dernière. S’en suit un décentrage antérieur provoquant les classiques douleurs antéro-internes d’épaule. Dans ce cas également, la maitrise des fondamentaux techniques du développé couché, associée à certains aménagements préventifs, dépasse largement le cadre de cet article. Mais le choix judicieux d’un banc fin, et d’une prise de barre resserrée (dite «anatomique») au détriment des charges les plus lourdes possibles, constituent de premières pistes faciles à suivre pour rendre ce mouvement anatomiquement plus confortable. Dans le cas du travail avec haltère, il conviendra de limiter l’amplitude du mouvement, et ainsi le raccourcissement du pectoral, et donc son effet principal de décentrage antérieur.
Le placement du dos : une préoccupation de tous les instants
Quoi que l’on fasse en musculation, le placement du dos est un fondamental. Encore plus pour les mouvements de tirages, ou encore pour les mouvements debout.
Dos rond, ou à l’inverse en hyper-extension incontrôlée, dos non-verrouillé (comprenez par la là passivement mobile durant le mouvement), cyphose exagérée, sont autant de défauts techniques constatées couramment à l’entraînement et risquant d’entraîner de très graves pathologies.
La région lombaire est la plus souvent incriminée. Elle est bien souvent la conséquence d’une inflammation des petits muscles intervertébraux profonds reliés au transverse. Une rotation inappropriée répétée, une hyper-extension de la colonne vertébrale, sont les raisons les plus couramment diagnostiquées quant à l’inflammation lombaire spontanée. D’un point de vue structurel, on peut citer l’inflammation chronique liée à une pratique inappropriée des abdominaux (par exemple les battements à ras du sol, qui par antéversion du bassin provoque l’activation des psoas iliaques, eux-mêmes directement insérés sur les lombaires), mais aussi la négligence des muscles transverses (activables par différentes techniques lors des séances d’abdominaux), pouvant transférer les contraintes vers les muscles profonds vertébraux. Illustration : Anatomie lombaire.
La région lombaire est d’autant plus exposée dans la dynamique d’un squat, d’un tirage, ou pire encore d’un soulevé terre effectué «dos rond», ou bassin en rétroversion (voir illustration).
Le sportif (ou le coach) donnant sur le placement juste et sécuritaire la priorité au nombre de répétitions maximal, ou au poids maximal de la charge, s’expose ainsi à de lourdes discopathies. L’arrondissement du dos guette en effet tout sportif ne respectant pas la règle d’or suivante «le prix d’une répétition supplémentaire n’est jamais la détérioration du geste technique».
Le prix du mouvement de trop, lorsqu’un sportif persiste pour poursuivre sa série mal placé, est ainsi de comprimer l’avant des disques vertébraux, et d’en allonger l’arrière, risquant de propulser, si le disque est fragilisé, le noyau vertébral en arrière, comprimant les structures nerveuses vertébrales. Cette pathologie particulièrement douloureuse et incapacitante, survient généralement entre L3 et L4.
Trois éléments combinés permettent de sécuriser le placement du pratiquant.
- Tout d’abord l’extension dorsale à l’amorce du mouvement: l’antéversion contrôlée du bassin permet de garantir un dos au minimum plat tout au long de la mise sous tension de la colonne vertébrale. En outre, cela évite, et tout particulièrement au niveau de L3 et L4, le pincement antérieur des disques intervertébraux.
- Sortir la poitrine,
- tirer les épaules en arrière en resserrant les omoplates l’une contre l’autre parachèvera la posture dorsale idoine, empêchant la poitrine de basculer vers l’avant, entraînant l’arrondissement du dos. N’oubliez pas d’activer les muscles profonds responsables de la posture et de la pression abdominale aidant à maintenir le dos en place.
N’oublions pas que la blessure dans la pratique anarchique de la musculation est plus souvent chronique et sournoise, qu’aigüe et spontanée.
L’une des pathologies dorsales les plus répandues est ainsi la cyphose anormalement prononcée (généralement associée à une fuite des épaules en avant). Si cette pathologie peut être totalement posturale, souvent liée au psychologique (notamment à l’adolescence), dans le cadre de la musculation, elle est favorisée voire totalement provoquée par différentes pratiques incohérentes. Le renforcement prioritaire (et parfois exclusif) des muscles pectoraux, où à l’inverse l’absence de travail des muscles entourant les omoplates et de la coiffe des rotateurs sont les explications les plus courantes.
Ainsi le gainage scapulaire constitue tout autant une priorité, même si l’impact esthétique est minime, que le renforcement de la chaîne de répulsion. Plus que jamais, l’équilibre agoniste/antagoniste devra-t-être respecté pour éviter toute pathologie posturale dorso-scapulaire. Enfin, chaque tirage sera précédé d’une activation des muscles de la coiffe par une rotation externe des épaules, et une activation des fixateurs d’omoplate en resserrant les omoplates l’une contre l’autre.
Aurélien Broussal Derval
Préparateur physique d’athlètes de Haut Niveau
Co-auteur des livres « La préparation physique moderne »
et « Les Tests de terrain »
Bibliographie.
-La préparation physique moderne, Aurélien Broussal-Derval et Olivier Bolliet, 2nde Edition, 2012, Editions 4Trainer.
-Guide des mouvements de musculation, Frederic Delavier, 5ème Edition, 2012, Editions Vigot.
-Suivez l’auteur sur Facebook (Aurélien Broussal) et Twitter (Twittorel).
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P.P.G et Demi-fond : l’œil du kiné
P.P.G et Demi-fond : l’œil du kiné Auteurs : Quentric-Foulard Isabelle, Bregeon François, Gilbert Eric, Olivares Serge, Pinon François, Trudelle Pierre
Définition de la P.P.G selon les entraîneurs.
Pour Platonov repris par Pradet, c’est « le développement et l’harmonisation des qualités physiques » , on travaillera les points faibles, pas forcément les qualités directement impliquées dans l’activité. Pour Gacon on parlera aussi de renforcement musculaire général Pour José Marajo « elle permet de développer : *la condition physique générale *la coordination et la technique *la souplesse et le relâchement *la force *le renforcement spécifique (tendineux et musculaire)
Son but est :
*d’améliorer le potentiel physique *soulager les articulations *augmenter le relâchement » Pour les entraîneurs donc elle est, un moyen de développer l’aptitude à supporter une grosse charge de travail , un moyen de corriger des carences (force, souplesse, coordination). Elle doit permettre de progresser dans la spécialité choisie. Pour nous Kinésithérapeutes , elle nous intéressera pour ses aspects prévention et correction des carences. Nous nous intéresserons particulièrement aux déficits :
- d’extensibilité,
- de force,
- de l’ajustement proprioceptif.
Intérêts et limites de la P.P.G
Intérêts :
Aspects préventifs : Elle aura un rôle important dans la prévention des blessures, en agissant sur des facteurs de risques tels que le manque d’extensibilité (prédisposant aux lésions musculaires), les défauts de coordination gestuelle (lésions musculaires et articulaires), la fatigabilité qui est une des causes principales de blessures.
Il faudra préférer adapter la séance à l’athlète, plutôt que de laisser celui-ci s’adapter aux séances. Comme d’autres formes d’entraînement, il faut un minimum d’individualisation. Pour cela il sera nécessaire de réaliser un bilan, qui permettra de définir les exercices et la charge de travail Risques : comme toute activité physique, elle peut aussi être source de blessures, et comporte
un certain nombre de risques potentiels. liés à l’athlète ( cf bilan) liés au terrain (sol dur, froid…) et au matériel liés à la fatigue (nécessité d’être un homme de terrain, d’avoir l’œil, de veiller à la
qualité de l’exécution, de mesurer la charge de travail, de respecter une progressivité…) L’utilisation des quelques tests présentés associée à un solide sens pratique doit éviter bien des accidents.
Le bilan :
Pour que nos mesures soient utilisables, il suffit d’utiliser quelques tests simples, fiables, valides et fidèles. Sans vouloir faire un bilan kinésithérapique, l’utilisation de quelques instruments comme le chronomètre, le mètre ruban, ou le goniomètre permettra d’obtenir des données exploitables Généralités : l’âge, les antécédents médicaux, le niveau de pratique et l’investissement personnel, la charge d’entraînement, l’activité professionnelle et scolaire.
Morphologique : on notera les déformations rachidiennes, les déformations des membres inférieurs.(hanche, genou, pieds)
Articulaire : à la recherche de limitations, ou d’hyperlaxité ( test de Beighton cf annexe I)
Musculaire : 1°):l’extensibilité
Pour mesurer :
- l’extensibilité des ischios-jambiers par exemple on utilisera le test de Wallace (cf annexe II) qui est bien standardisé (rappel patho : les lésions musculaires des ischios)
- l’extensibilité des adducteurs , on utilisera le goniomètre ou le mètre ruban, (rappel patho : les pubalgies)
- l’extensibilité du T.F.L, utilisation du test d’Ober (cf annexe II),(rappel pathosyndrome de l’essuie-glace)
- l’extensibilité de la cheville , utilisation du test de dorsi-flexion fonctionnelle(cf annexe II), (rappel patho : les tendinites d’Achille)
2°) la force
abdominaux, test de Shirado (cf annexe II)
1 minute sit up test les spinaux test de Biering-Sorensen (cf annexe II), (rappel patho :les rachialgies)la proprioception : Pour la cheville, on pourra observer la faculté de marcher sur une poutre basse, on pourra chronométrer le maintien d’un équilibre unipodal yeux fermés, membre inférieur tendu ou à 45°(rappel les entorses de cheville). Pour les auteurs américains, la pliométrie ne peut être débutée sans risque que lorsque l’athlète est capable de tenir un équilibre unipodal à 45° de flexion de hanche, les yeux fermés.A partir de ce bilan et de notre connaissance des contraintes de l’activité, nous montrerons quelques exemples d’exercices (étirements, renforcement, proprioception…). Rappelons letravail de Bruno Gajer, pour qui les muscles essentiels sont les extenseurs de hanche en contractions explosives. Nous n’oublierons pas non plus les muscles du tronc.Nous utiliserons :*des exercices d’étirement, en tension active pour le sujet hyperlaxe (rôle dans l’échauffement), contracté-relaché ou posture chez le sujet raide*des exercices de renforcement en variant les modes de contraction (isotonique,concentrique, excentrique, pliométrique) et les courses articulaires (interne, moyenne,externe),des abdominaux, spinaux, de la chaîne d’ extension.*des exercices de proprioception : marche sur poutre, équilibres les yeux ouverts ou fermés,en bougeant la tête …
Conclusion :
Comme toute autre forme d’entraînement la P.P.G doit être adaptée à l’athlète, elle est indispensable au développement harmonieux des qualités physiques, elle peut être l’occasion d’une rencontre fructueuse entre kinésithérapeutes et entraîneurs. Un travail commun dans lequel le kiné apporterait ses connaissances des pathologies et de leur prévention, et l’entraîneur sa connaissance de l’activité et son répertoire d’exercices.
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Effets du désentraînement Par Serge Olivares
Effets du désentraînement Par Serge Olivares entraîneur demi-fond et kinésithérapeute
L’arrêt de l’entraînement, que cela soit pour des vacances, pour des raisons professionnelles ou à la suite d’une blessure, va avoir des conséquences que l’entraîneur se doit de connaître.
Prendre en compte ces modifications permettra d’éviter la blessure ou la récidive.
Tout d’abord il faut préciser, même si cela peut paraître être une évidence, que la reprise après blessure ne peut se faire que si celle ci est guérie. Chaque élément (muscle, ligament, os…) aura un délai de guérison propre qu’il faudra respecter. De 5 jours à 2 mois pour une lésion musculaire, nous pourrons monter jusqu’à 9 mois ou un an pour un ligament ou un os. Vouloir gagner du temps est souvent la meilleure façon d’en perdre. La collaboration avec l’équipe médicale est donc essentielle.
Les effets du désentraînement vont être divers et toucher plusieurs systèmes.
Le système cardio-vasculaire et respiratoire :
On va constater une baisse rapide (en 10 à 14 jours) de la VO2 max, une diminution de la vitesse au seuil anaérobique ainsi que de la VMA. Néanmoins les valeurs resteront supérieures à celles des sédentaires. Ceci va être du à une réduction du volume sanguin et plasmatique ainsi que des protéines plasmatiques.
Le rythme cardiaque va augmenter au repos et lors des efforts sous maximaux, mais ceci ne compensera pas la baisse de volume sanguin, le débit baissera donc.
Parallèlement la pression sanguine et les résistances périphériques vont augmenter.
Sur le plan respiratoire, on notera aussi une diminution de la ventilation maximale.
Changements métaboliques :
Là aussi nous noterons des modifications. Nous aurons une moins bonne utilisation du glucose, et une baisse des réserves intra-musculaires, ceci va donc perturber l’efficacité de la reprise.
Nous aurons aussi une facilitation du stockage des graisses. La masse grasse va augmenter même si le poids reste constant.
Changements musculaires :
La répartition des fibres lentes et rapides ne va pas changer si l’arrêt est de courte durée (3 semaines), par contre si l’arrêt se prolonge (2 à 3 mois) on observera une augmentation du pourcentage des fibres à métabolisme aérobie chez les athlètes de vitesse et de force (due à une diminution des fibres rapides), chez les athlètes d’endurance on observe une augmentation du pourcentage des fibres FTb (fibres rapides et fatigables avec surtout un métabolisme anaérobique) et une diminution des fibres FTa (rapides et résistantes à la fatigue fonctionnant soit sur le mode aérobie soit sur le mode anaérobie). Globalement tout se passe comme si le désentraînement provoquait une remise à zéro des adaptations spécifiques à l’effort.
Concernant la taille des muscles, chez les athlètes à dominante force/vitesse nous aurons une diminution de la taille des fibres, mais peu de changements chez les sportifs plutôt endurants.
La différence artério-veineuse de concentration d’oxygène ne va pas changer sur les 3 premières semaines, ensuite cette différence va diminuer, contribuant à la baisse de VO2 max.
Sur le plan enzymatique, nous aurons une diminution des activités des enzymes oxydatives, ainsi que de la production d’ATP par les mitochondries. Tout ceci va contribuer à une diminution des qualités physiques que cela soit dans les sports d’endurance avec une baisse rapide ou dans les sports de force vitesse avec un déclin plus lent (4 semaines), avec néanmoins une désadaptation lorsqu’il s’agit de travail excentrique ou de force spécifique à l’activité.
De plus il faut rajouter, que lors d’un retour de blessure, ces phénomènes vont être majorés pour les muscles ou les articulations lésés.
Comment limiter les effets du désentraînement :
Afin de gagner du temps sur la reprise de l’entraînement, de nombreux chercheurs et entraîneurs ont étudié les modalités du maintien de l’état de forme physique. Deux protocoles se dégage, l’entraînement réduit et l’entraînement croisé (à partir d’activités différentes de celles pratiquées habituellement par le sujet)
La réduction de l’entraînement se fera en préservant l’intensité, le volume pouvant être réduit de 60%, par contre la fréquence de l’entraînement ne peut être réduite que 20 à 30%.
L’entraînement croisé, consistera à maintenir une activité alternative, ayant peu de contraintes sur la région lésée en cas de blessure. Il sera aussi utilisé lorsqu’on voudra éviter la monotonie sans voir baisser le niveau de forme, notamment lors des vacances. On utilisera donc l’aqua-jogging, la natation, le vélo, un sport collectif ou autre. Le choix se faisant en tenant compte des impératifs liés à la blessure, des contraintes de l’activité, des goûts du sportif…
Pour en savoir plus : I.Mujika et S. Padilla, Physiological and performance consequences of training cessation in athletes: detraining, 117, 157 in Rehabilitation of sports injuries in the encyclopaedia of sports medicine, 2003, Blackwell Publishing
Serge Olivares
Entraîneur de demi-fond et kinésithérapeute
Membre du bureau Directeur de l’AEIFA
(Association des Entraineurs d’Ile de France d’Athlétisme)
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Les outils de l’entraîneur; Le squat d’après Christian Miller
Description du mouvement
(des repères pour la pédagogie)
– 1 : mise en place du matériel
– 2 : la prise de barre
– 3 : le recul sur la zone de réalisation
– 4 : la flexion-extension
– 5 : le retour de la charge
– 6 : la dépose de la barre
Pour en savoir plus, clic: Microsoft Word – Le squat
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La sophrologie dans l’entraînement par Olivier BONY
La sophrologie doit être vue comme un véritable outil de changement et de développement personnel. Le mot sophrologie est issu du grec Sos (harmonie), Phren (esprit, conscience) et Logos (étude, science). Ainsi, peut-on la définir comme la science de l’harmonie de la conscience. Inventé par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo au début des années 60 en alternative à des procédés thérapeutiques qu’il juge inhumain, comme l’électrochoc, il va au fil du temps enrichir cette nouvelle pratique de procédés venant de divers horizons : hypnose, phénoménologie, yoga, méditation et Zen. Adaptée à la vision du monde occidental, sa méthode synthétise ces différentes approches selon des degrés de développement dont le but essentiel est l’épanouissement de l’être et la transformation positive de son existence.
« Ce n’est pas ce qu’on vit qui est important, c’est comment on le ressent. Deux personnes dans la même situation ne réagissent pas de la même façon. »
Pour en savoir plus, clic: Microsoft Word – la sophrologie dans l entrainement
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Les athlètes dans leur tête par Nadine DEBOIS
L’année passée, l’INSEP a accueilli la Compagnie du chemin ordinaire pour une représentation à deux voix de la pièce de Paul Fournel, Les Athlètes dans leur tête1 ,un texte qui fut récompensé en 1988 par le Grand Prix de la littérature sportive, puis en 1989, par le Prix Goncourt de la Nouvelle. L’occasion, pour Nadine Debois, chercheuse au Laboratoire de psychologie et d’ergonomie du sport, à l’INSEP, de faire résonner ce texte avec les recherches actuelles et les pratiques des entraîneurs aujourd’hui.
http://www.boutique.insep.fr/ShowProduct.aspx?ID=211
Document tiré de cette revue Réflexions Sport (dans le volume 2, Octobre 2011)
Pour en savoir plus, clic: Les athlètes dans leur tête
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Le mental : de l’entraînement à la compétition par Nadine Debois – INSEP
Préambule
La préparation psychologique fait partie intégrante de la préparation à la performance et se doit d’être intégrée dans la planification de l’entraînement. En effet, l’entraînement est classiquement décrit comme englobant la préparation physique, technique, tactique et psychologique de l’athlète. L’entraîneur a donc un rôle important à jouer dans toutes les composantes de cette préparation, et doit faire en sorte de n’en oublier aucune dans sa planification de l’entraînement.
Pour en savoir plus, clic: Mental et entraînement
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DE LA RELATION ENTRAINEUR – ENTRAINE A LA COLLABORATION ENTRAINEUR – ATHLETE par Nadine Debois
Ces derniers temps, Romain va à l’entraînement avec moins d’enthousiasme. Il se dit : « Je me demande parfois si tous les efforts que je fournis en valent la peine. D’ailleurs, mon entraîneur doit penser comme moi, car il n’est jamais content de ce que je fais. Y’ a toujours un truc qui ne va pas, c’est jamais bon ».
Lionel, l’entraîneur, a constaté la baisse d’enthousiasme de Romain, et s’interroge : « Je ne sais pas ce qu’il a en ce moment, mais il a l’air de moins accrocher. C’est dommage parce que, ces derniers temps, il progressait bien. Il était vraiment réactif à toutes mes remarques.
Pour en savoir plus, clic: DE LA RELATION ENTRAINEUR
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Surentraînement et burnout : Comment le repérer chez l’athlète ? par Nadine Debois
Tout au long de leur carrière sportive, les athlètes traversent différentes étapes dans le développement de leur expertise. Ce parcours est ponctué de transitions propres au parcours sportif, mais aussi à d’autres éléments de vie de l’athlète tels son développement personnel, son parcours scolaire ou professionnel, ou encore sa vie sociale et affective. L’harmonisation de l’ensemble de ces composantes de vie n’est pas toujours facile à opérer, d’autant que la réussite en sport impose un fort investissement à l’entraînement et en compétition, tant en termes de charges de travail que du point de vue du temps consacré à cette activité.
Pour en savoir plus, clic: AEFA burnout 2008
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Qui est Véronique MANG ?
Qui est Véronique MANG ?
Suite à des années de blessures récurrentes, l’envie d’écrire et de transmettre mon expérience m’ont amenée à rédiger ma première rubrique « Comment rebondir après une blessure ? »
Je me présente Véronique MANG athlète de haut niveau professionnelle et membre de l’Equipe de France d’Athlétisme depuis 2003. Médaillée de Bronze Olympique en relais en 2004, Double médaillée d’argent sur 100 m et en relais en 2010 à Barcelone, ½ finaliste 100m et finaliste en relais aux Championnats du Monde à Daegu , ¼ de finale sur 100m aux JO de Londres 2012 et Triple Championne de France Elite sur 100m en 2006, 2010 et 2011. Je prépare actuellement les JO de Rio 2016…
En parallèle de ma carrière sportive, j’ai effectué un cursus juridique ( Master Droit) en passant par une formation en 2013 au Centre de Droit et d’Economie du Sport . Lors de cette formation, j’ai rédigé un mémoire et une soutenance sur « L’avènement du sport business et ses dérives » en ciblant particulièrement l’athlétisme et le dopage. J’ai suivi une formation en anglais au Centre « Wall Street Institute ». Une formation à l’anglais américain et britannique que j’ai énormément apprécié. J’ai participé en tant que consultante au colloque « l’athlétisme au féminin » à l’INSEP. J’ai effectué également de manière ponctuelle des interventions et séminaires en entreprise. Il y a 2 ans, j’avais été sollicitée par l’AEIFA pour débattre sur des sujets vastes et variés …
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