ENTRAINEMENT POLARISÉ OU PYRAMIDAL, FAITES LE BON CHOIX par Jean Claude Le Cornec
Mais qu’est qui se cache derrière l’entrainement polarisé ! Est-ce une nouveauté ? Et bien Non et peut être le pratiquez-vous déjà sans le savoir !
Leçon d’explication :
L’entrainement polarisé se différencie de l’entrainement dit « pyramidal » par son ratio. J’entends par la dénomination ratio le pourcentage de temps passé dans chaque filière énergétique.
Quelle différence, petit rappel :
Trois niveaux appelés aussi zone 1, zone 2, zone 3 d’intensité pour l’entrainement pyramidal :
- Zone 1 – Travail aérobie ou inférieur (travail à faible intensité)
- Zone 2 – Travail en CA et anaérobie (travail au seuil correspondant suivant votre niveau à une allure compétition d’une course de 10 km ou marathon en CA – suivant le niveau de pratique).
- Zone 3 – Travail de VMA ou supérieur (Vitesse Maximale Aérobie, travail que vous développez sur un travail court et intense). La VMA est la vitesse de course maximale qu’un coureur peut soutenir en condition aérobie (avec de l’oxygène).
Nota : La zone 2 est considérée comme une zone intermédiaire située entre le seuil aérobie et le seuil anaérobie (zone de transition) soit avec une intensité maximale ≤ au seuil anaérobie
Deux niveaux d’intensité pour l’entrainement polarisé :
- Travail aérobie (travail à faible intensité – à faible taux de lactates / 2mmoles) – Zone 1
- Travail à Haute intensité – Taux de lactates supérieur à 4 mmoles – zone 3
Vous remarquez de suite qu’il manque une filière énergétique. Ne cherchez plus, c’est la zone 2, dite aussi travail au seuil.
Alors maintenant quel ratio entre l’entrainement pyramidal et l’entrainement dit « polarisé »
- Entrainement en pyramide : Zone 1 – 70 % / Zone 2 – 20% / Zone 3 – 10 %
- Entrainement polarisé : Zone 1 – 80% / Zone 3 – 20%
On ne le dira et répétera jamais assez mais le travail en VMA (Zone 3) est primordial et incontournable pour espérer augmenter son niveau et progresser.
En résumé, avec un entrainement polarisé, vous consacrez la majorité de votre temps d’entrainement à un travail à faible intensité (80%) et augmentez votre temps de travail à haute intensité (20%). Et ce, contrairement à un entrainement pyramidal qui se veut comme on peut l’imaginer dans le mot pyramide plus progressif avec trois zones d’intensité d’effort. La base de la pyramide étant bien entendu le socle de l’entrainement encore appelé les fondations soit l’entrainement à faible allure. Plus on montera dans la pyramide, plus l’effort sera important avec au sommet de celle-ci l’intensité maximale.
Pour autant, même si l’entrainement polarisé a fait ses preuves, je maintiens un minimum de travail en zone 2. Exemple de travail avec l’option d’utilisation des trois zones : 75% en zone 1- 5% en zone 2 – 20% en zone 3 . Les 5% étant un travail en zone 2 ou 80% – 5% – 15%
Et en préparation aux compétitions, j’augmente ce pourcentage en incluant bon nombre de séances en zone 2 soit à l’allure spécifique course pour un marathonien (1). Ces sorties servant bien souvent de test et d’ajustement il est bien d’imprimer cette vitesse de course. Il est bien aussi de confronter l’organisme du coureur à cet effort qu’il va devoir accomplir le jour J. C’est bon pour le mental !!
Mais comment faire ?
- Je modifie le ratio 80% – 20% en diminuant le travail en zone 3.
- Je maintiens ou augmente les allures (intensité) en zone 3
- Je maintiens ou diminue le temps consacré en zone 1
- J’inclue un travail à allure course en zone 2 – Il est IMPORTANT de souligner qu’un travail en Zone 2 n’exerce d’effet adaptatif que si le temps cumulé qu’on y consacre sur une séance est au moins de 25’ – 30’.
- A l’approche de la compétition, je réduis le volume total des entrainement km et heures passées à l’entrainement)
Exemple pour un entrainement à trois zones en mode préparation course : 70% en zone 1- 20% en zone 2 – 10% en zone 3
L’entrainement à l’approche de la compétition consistera à établir un bon équilibre entre volume et intensité. Pour cela vous devrez « coller » au plus près à la vitesse de l’épreuve dont vous allez disputer tout en gardant la base de l’entrainement à faible intensité. Je m’orienterai donc vers le modèle Pyramidal
Sachez que bien bon nombre de chercheurs analysent telle ou telle méthode d’entrainement pour nous aider à choisir la meilleure façon de s’entrainer mais il restera toujours une petite part d’imprévu et ce qui est bon à l’un ne sera pas bon à l’autre.
Mon point de vue :
Cet entrainement dit « polarisé » peut être efficace en respectant certaines règles, à savoir que la charge d’entrainement sera déterminée par quatre facteurs fondamentaux:
- Le volume d’entrainement (durée), ce que vous êtes capable de faire en une semaine en kilomètres
- La fréquence d’entrainement (répétition) soit le nombre de séances semaines bi-quotidien ou pas
- Par son intensité (l’allure)
- Je terminerai par la récupération trop souvent oubliée ou négligée des coureurs mais qui rappelons le joue un rôle primordial dans les acquisitions de l’entrainement.
Yan Le Meur, chercheur à l’INSEP, préconise non pas une échelle à 3 zones d’intensité mais à 5 zones (voir tableau ci-dessous).
Attention à l’interprétation de ce tableau. Comme indiqué les pourcentages d’intensité de travail sont mentionnés en % de la FC (Fréquence cardiaque) et non en % de VMA (Vitesse Maximale Aérobie)
Yan Le Meur « A la lecture de ce tableau, les plus tatillons s’interrogeront sur l’intérêt de se compliquer la tâche en utilisant l’échelle à 5 échelons, alors qu’il est possible de se simplifier la vie en en utilisant seulement 3. Nous répondrons à cette remarque en soulignant que l’échelle en 3 zones s’avère parfaitement adaptée pour le sportif d’endurance néophyte ou débrouillé. Pour l’athlète expérimenté en revanche, son niveau de performance fait que la gamme des vitesses qu’il peut adopter à l’entraînement, sans dépasser sa vitesse maximale aérobie (la fameuse VMA) peut s’avérer bien plus grande et justifier l’intérêt d’une échelle plus fournie ».
Exemple pour un entrainement à cinq zones: 65% en zone 1- 15% en zone 2 – 5% en zone 3 – 5% en zone 4 – 10% en zone 5
En France, Véronique Billat, physiologiste et professeur des universités consacre son travail à établir un lien entre la science et l’empirisme de l’entraînement sportif en confrontant l’expérience du terrain à la théorie physiologique. A ce titre Véronique confirmera sur un groupe d’athlètes préparant les JO de Sydney le travail important passé en Zone 1 (78% du temps) sous la vitesse spécifique marathon. 4% seulement passé en zone 2 (allure marathon) et le reste du temps, 18% passé en zone 3, vitesses égales ou supérieures à celles d’une compétition de 10 km.
Au Kenya, Bob Tarhi confirme aussi cette approche. Les coureurs kenyans passent 74% du temps d’entrainement à faible intensité. (en dessous de 80% de FCM – Fréquence Cardiaque Maximale).
Si le volume global d’entrainement classique est de 120km hebdomadaire, il peut aussi monter à raison de trois entrainements par jour (10 à 16 entrainements semaine) de 160 à 240 km chez les femmes et de 200 à 280 km la semaine chez les hommes.
Bob Tarhi « En fait quand je vais au Kenya, je fais beaucoup plus de travail en endurance. Parce qu’ils en font plus mais aussi parce qu’il est impossible de faire du travail d’allure là bas à cause de l’altitude »
Jean Claude LE CORNEC
Membre du bureau directeur de l’AEIFA
Organisateur de l’Ultra Trail d’Angkor
sdpo@sdpo.com
www.sdpo.com
www.ultratrail-angkor.com
(1) Capacité aérobie située à 3mmoles de lactates pour un athlète confirmé qui correspond à 80% de sa VMA
Références :
Plusieurs études furent réalisées et cohérentes avec une progression des athlètes qui ont adopté un entrainement dit polarisé avec un volume élevé d’entrainement à faible intensité. (Stephen Seiler –
- Scand J Med Sci Sports. Octobre 2004; 14 (5): 303-10.
Caractéristiques d’entraînement et de performance des rameurs internationaux norvégiens 1970-2001.
Fiskerstrand et Seiler (2004) pour déterminer les principales caractéristiques d’entraînement et de performance des rameurs d’élite norvégiens.
Augmentation du volume d’entrainement à faible intensité (<2 mmol / l; de 30 h à 50 h · mois -1 ).
Diminution de l’entrainement à haute intensité (105% -115% VO 2max ; ~ 8–14 mmol / l de lactate) a été réduit de 23 à ~ 7 h · mois -1
- Yan Lemeur – Chercheur à l’INSEP – L’entrainement polarisé
- Does polarized training improve performance in recreational runners –
Muñoz I1, Seiler S, Bautista J, España J, Larumbe E, Esteve-Lanao J.
Muñoz I, et al. Does Polarized Training Improve Performance in Recreational Runners ? Int J Sports Physiol Perform. 2013 May 22
- Ultra-Trail – Guillaume Millet – Outdoor – éditions
- Running « Les secrets de l’entrainement Kenyan – Jérôme Sordello – Bob Tarhi – Editions Amphora
- La révolution marathon– Véronique Billat – Edition DeBoeck
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Trail – Tome 2 Planifier et s’entraîner par Eric LACROIX
Cet ouvrage vous offre une nouvelle approche de l’entraînement au Trail avec des conseils pour planifier vos séances et vous exercer tout au long de l’année. Il vous guidera pour programmer vos futurs succès : compréhension du processus, entraînements conçus selon différents formats, fiches et ateliers pratiques afin de développer tout votre potentiel. Pour l’occasion, Matthieu Forichon, illustrateur et auteur de la série à succès « Des bosses et des bulles », prête son pinceau et sa créativité au projet dans un souci constant d’humour et d’esprit de communauté. Allié à la très grande expertise d’Eric Lacroix, ce duo d’irréductibles trailers vous livre toutes les clés pour vous épanouir à l’entraînement comme en compétition.
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Retrouvez le Tome 1 pour connaître les dernières recherches scientifiques sur le sujet !
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L’Ultra Trail d’Angkor sur le plus grand site archéologique du monde
LA PROCHAINE ÉDITION SE DÉROULERA LES 27 et 28 JANVIER 2024
Beaucoup d’entre vous, ayant l’expérience des Ultra-Trail®s nous demandaient d’organiser ce type d’épreuve dans un décor et contexte que vous avez eu l’habitude d’apprécier pendant ces longues années sur Les Foulées de la Soie. Fort de notre expérience dans les courses à l’étranger, nous vous avons écouté et nous avons donc lancer « Ultra-Trail®d’Angkor» sur le site archéologique de Siem Reap au Cambodge.
Lors la cinquième édition de l’Ultra Trail d’Angkor, ce sont plus de 1200 participants venant de 44 pays qui sont venus fouler ce site d’exceptionnel inscrit au patrimoine Mondial de l’UNESCO et caractérisé par plusieurs gigantesques temples Montagnes au milieu d’une végétation dense.
7 courses programmées dont une marche nordique, à chacun son défi
- Elephant Trail Angkor – 8 km
- Nordic Walking Angkor – 16 km
- Temple Run Angkor – 16 km
- Jungle Trail Angkor – 32 km
- Marathon Trail Angkor – 42 km
- Bayon Trail Angkor – TA 64 km
- Utra Trail d’Angkor* 100 km
Contact: sdpo@sdpo.com
Site Internet: www.ultratrail-angkor.com
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QUELLE APPROCHE POUR LE TRAIL ? par Jean Claude Le Cornec (1ere partie)
Cet article sera divisé en plusieurs parties afin de fluidifier votre lecture. Dans un premier temps sera présenté un questionnement à définir avant de vous projeter dans l’entraînement trail. Ensuite, je vous apporterais mon point de vue personnel et des conseils techniques dans cette approche du trail. Dans un troisième temps, je vous définirais les lignes directrices, les seuils à développer. Enfin, il vous sera proposé un programme spécifique trail périodisé dans le temps.
1ere partie : QUELLE APPROCHE POUR LE TRAIL ?
Comment s’entrainer pour un trail ? Vaste question car il y a autant de réponses que d’interrogations !! Avant toute chose, il faut analyser la situation suivante. Cet examen est primordial pour votre future programmation.
- Sur quel type de trail suis-je engagé?
La classification du trail reste ambigüe et compliquée… Selon la FFA et l’ITRA (International Trail-Running Association), les classifications sont différentes. De toute manière, le principal pour vous est de connaître la distance sur laquelle il faut vous entrainer, car l’entraînement sera évidemment différent, si vous vous engagez sur un 80km et non un 42km. Pour information, vous trouverez ci-dessous les différentes classifications.
D’après la FFA, elle est définie comme suit :
- Course nature ou « Trail découverte » (moins de 21km)
- Trail court (21 à 41 km)
- Trail moyenne distance (42 à 80 km)
- Ultra trail (distance supérieure à 80 km)
Selon, l’ITRA créée en juillet 2013 pour tenter d’harmoniser la dénomination du trail, la classification est la suivante : (voir http://www.i-tra.org/page/259/Definition_du_trail.html):
- Trail Small (S): moins de 42 km
- Trail Ultra Medium (M) : de 42 km à 69 km
- Trail Ultra Long (L) : de 70 km à 99 km
Trail Ultra XLong (XL) : plus de 100 km
2. Est-ce un trail à fort dénivelé ?
La préparation d’un trail comme l’UTMB ou encore le Grand Raid de la Réunion sera bien différente de celle celle du Grand Raid du Morbihan ou encore celui du futur Ultra Trail d’Angkor au Cambodge ou il faudra chercher les montagnes, sans les trouver bien entendu.
3. J’habite en ville, à la campagne ou à la montagne ?
Chaque lieu d’habitation aura ses avantages et ses inconvénients.
Pour les chanceux, vous n’aurez que des avantages :
- Piste d’athlétisme
- Salle de sport avec appareils adaptés pour la course
- Parcours en nature avec un large choix de terrain qu’il soit plat, vallonné ou montagneux
Pour les moins chanceux, suivant le type de trail que vous aurez à préparer, si vous habitez une grande ville comme Paris par exemple, il faudra trouver quelques artifices pour palier au manque de parcours avec fort dénivelé, surtout si l’objectif est un trail de montagne.
4. Une autre interrogation d’importance nous amène maintenant à d’autres pensées que tout
traileur a dans sa tête : POURQUOI je cours ?
- Pour participer avec que l’envie de me faire plaisir
- Pour faire une performance
- Pour viser un podium
- Défi avec soi-même
- Etre en contact avec la Nature / excellent anti-stress
- C’est devenu une drogue / addiction
- Avoir des sensations pures et brutes avec la nature
- Repousser ses limites
- Etc……
5. Et enfin: combien de séances d’entraînement puis-je effectuer ?
Certains métiers, certaines contraintes familiales nous mettent parfois face à un dilemme difficile à résoudre. Toutefois, si vous vous lancez dans un trail il faudra compter 3 à 4 séances minimum pour une préparation disons correcte…. et encore dans ce cas, on ne peut que vous conseiller d’opter pour un trail n’excédant pas 60km.
Pour une préparation optimale de manière à pouvoir travailler toutes les filières énergétiques dont vous aurez besoin afin d’améliorer votre rendement « course », un nombre de séances s’imposent :
- 3 à 4 séances pour un trail court, voir 3 à 5
- 4 à 5 séances pour un trail distance moyenne, voir 4 à 6
- 5 à 8 séances pour un ultra, suivant le niveau du coureur
Dans la programmation à 5, 6 séances voire plus, celles-ci seront définies en fonction du laps de temps dont vous disposez, de votre adaptation à ce nombre de séances tout en restant conscient que votre organisme devra récupérer pour ne pas engendrer de la fatigue, ce qui ferait l’effet contraire de ce qui est préconisé. Certains dont les métiers sollicitent déjà physiquement l’organisme limiteront automatiquement aussi ce nombre de séance.
A chacun son nombre de séances d’entrainements
Ce nombre de séances suivant l’option du trail choisi est bien entendu donné qu’à titre indicatif et nous sommes conscients qu’un grand nombre de coureurs s’engagent quand même dans des ULTRAS avec un minimum de 3 séances qui restent en-dessous de ce que nous préconisons et sont quand même performants. Pour ces coureurs-là, on ne pourra que leur conseiller d’augmenter légèrement la durée de 10’ à 20’ à chaque entraînement, que l’on pourrait programmer pour une programmation sur 4 à 5 séances. Ce qui leur permettra d’accumuler un volume supplémentaire de kilomètres.
Pour d’autres, seul le fait de terminer sera l’objectif premier et tout se passera dans la tête. Ont-ils raison ? Ont-ils tort ? Nous ne sommes pas là pour juger ! L’essentiel est que cette catégorie de coureurs se fasse plaisir et ils sont nombreux…à chacun ses sensations !
La séance +
Un travail adapté en salle de sport sera un atout supplémentaire. Cette séance + différera de vos entrainements à l’extérieur. Le but sera bien entendu d’optimiser vos qualités physiques par des séances de musculations adaptées. Différents appareils sont maintenant à votre disposition pour travailler avec exactitude la chaine musculaire que vous désirez développer.
Attention toutefois à bien programmer ces séances. Ne pas cumuler des séances de VMA effectuées sur la piste avec une séance cardio en salle de sport. Tout est une question d’équilibre, cette séance + supplémentaire ne doit pas se transformer en séance – !!
Photos : Ultra Trail d’Angkor au Cambodge
Être bien entraîné et préparé, c’est être “finisher”.
C’est aussi terminer l’épreuve dans de bonnes conditions avec moins de “bobos”, ce qui facilitera la récupération et favorisera une bien meilleure reprise pour l’échéance suivante.
Jean Claude Le Cornec
Fondateur de SDPOrganisation
Organisateur de l’Ultra Trail d’Angkor
Membre du bureau Directeur de l’AEIFA
Tout savoir sur l’Ultra Trail d’Angkor – 5 options, 16, 32, 42, 64 ou 128 km en plein cœur du site archéologique
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SIX BONNES RAISONS DE BOIRE A L’EFFORT… par Denis Riché
Le rôle de l’alimentation, y compris en cours d’activité, est souvent envisagé sous un angle essentiellement énergétique. Les allégations et les noms donnés à une grande majorité des produits de l’effort font d’ailleurs écho à cette logique : « booster », « coups de fouet », voire l’expression même reconnue sur le plan de la législation : « boisson énergétique ».
Le débat quant à l’intérêt de leur utilisation systématique à l’effort repose donc sur des arguments situés dans ce registre. La nutrition du XXIème siècle devrait se placer bien au-delà. Il existe au moins six bonnes raisons (souvent inconnues) de consommer une boisson de l’effort lors de chaque sortie.
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L’INAPPÉTENCE SUR LES EFFORTS LONGS par Denis Riché
Certains concurrents prenant part à des épreuves de trail se plaignent de ne pas avoir faim dans les heures qui font suite au terme de l’épreuve. Pourtant, ils ont couru pendant de nombreuses heures, et la dépense calorique occasionnée devrait, pense-t-on, justifier qu’ils aient faim. Comment ce paradoxe s’explique-t-il ?
LA SENSATION DE FAIM EST UN PHÉNOMÈNE TRÈS COMPLEXE :
L’acte alimentaire fascine les chercheurs. Il est à la fois très précis et très fuyant. Précis parce que si la prise énergétique dépassait de seulement un sucre quotidien le niveau de nos dépenses on gagnerait, en fin d’année, un kg de trop. On comprend donc que les mécanismes qui régentent la sensation de faim font preuve d’une grande précision. Fuyant parce que, en situation normale (c’est-à-dire à distance d’un effort), seulement 10 à 12% de ce qu’on avale est directement oxydé dans les heures qui suivent. Le reste sera stocké et utilisé plus tard. En fait, l’intérêt du repas n’est pas précisément dans la compensation immédiate et complète de la dépense calorique occasionnée. Au cours de celui-ci, divers paramètres sont repérés et intégrés dans le grand ordinateur central que représente notre cerveau, et confrontés aux messages en provenance de divers tissus, informant des besoins en divers éléments (eau, sel, sucre, acides aminés, etc…). Ceci permet de régler finement la prise alimentaire de façon à assurer par anticipation une bonne concordance entre ces différentes informations, alors même que le contenu du repas n’a pas commencé à être digéré.
Le tube digestif participe à ce système d’information très élaboré ; des récepteurs sensibles au glucose, au sodium, à la distension des viscères, envoient des trains d’influx vers le cerveau. On sait par exemple que la salivation devant un plat succulent, par un processus de cet ordre, déclenche une sécrétion d’insuline qui prépare au stockage ultérieur des nutriments fournis par le repas. C’est un des fameux réflexes « pavloviens ».
Outre ces messages de nature nutritionnelle, notre cerveau prend en compte d’autres informations très importantes, telles que la température des tissus, le taux d’adrénaline (libérée à des quantités qui dépendent de l’intensité de l’effort et de la chaleur extérieure au moment où celui-ci a été accompli), la présence de certains déchets, l’acidose. Évidemment, au terme d’un effort de longue durée, certains de ces facteurs peuvent avoir été fortement modifiés. Ceci pourra alors avoir un retentissement sur notre prise alimentaire, tant dans nos choix pratiqués (parfois très étonnants), que dans le délai qui retarde la prise d’aliment ou dans les portions consommées. La façon dont l’effort aura été géré, notamment sur le plan de la prise des ravitaillements, mais aussi l’état de fraîcheur et le statut nutritionnel préalable du coureur influeront sur la survenue éventuelle de ce refus des aliments, ou au contraire sur l’apparition de pulsions incontrôlables, se manifestant sitôt la ligne d’arrivée franchie. Chacun de nous va mettre en action un comportement qui lui sera propre, selon l’importance de chacun de ces éléments décisifs.
L’ULTRA, DISCIPLINE A RISQUE…
Dans le cadre d’efforts d’ultra, deux problèmes semblent plus particulièrement prédisposer à cette anorexie temporaire. Le premier est relatif à la déshydratation. Celle-ci va pouvoir donner lieu à une hyperthermie très peu propice à la consommation de solides dans un bref délai après l’effort.
Se forcer dans ce contexte-là conduit à un important risque de nausées et de vomissements, quelles que fussent les denrées ingérées. Elle va également favoriser une augmentation très significative de la perméabilité des intestins. Cette anomalie peut provoquer divers soucis. On pense notamment au passage dans la circulation de certains éléments fabriqués par les bactéries de notre flore intestinale et qui, normalement, restent dans les intestins. Il s’agit des endotoxines, dont l’afflux dans notre organisme a fait l’objet de travaux très aboutis, notamment de la part de Tim Noakes.
On leur attribue divers effets, torpeur, confusion, et refus de s’alimenter. Préalablement à ce rejet des aliments proposés à l’arrivée, l’athlète se trouvant dans ce cas aura peu à peu éprouvé un dégoût croissant envers les boissons énergétiques, sucrées ou non.
Le second est une modification de la chimie du cerveau, du fait que certains nutriments importants pour la fabrication de « neurotransmetteurs », en particulier de ceux qui régissent la prise alimentaire, sont consommés à des taux anormalement importants par les muscles. Ce phénomène, lui aussi d’instauration progressive, contribue tout autant que le précédent à cette anorexie de récupération parfois décrite.
DES CONSÉQUENCES DÉFAVORABLES :
Une récupération optimale nécessitait une prise précoce, en fait le plus tôt possible après la fin d’une compétition, d’éléments indispensables à sa mise en œuvre. Il s’agit notamment de glucides et de protéines. Plus on tarde à réaliser ce premier apport, moins on récupère et plus la régénération demande du temps. Dans certains cas, ce « timing » inapproprié fait le lit de problèmes plus sérieux, infections (un coureur des « Comrades » sur deux, spontanément, présente des signes d’infection la semaine qui suit l’épreuve mythique), inflammation, blessure, et ce d’autant plus que la perméabilité intestinale se sera pérennisée. Cela étant, forcer quelqu’un à manger lorsque son état, à l’arrivée de l’épreuve, ne le permet pas, n’est pas une solution. Mais cette impossibilité réelle à s’alimenter n’augure rien de bon.
La fatigue qui s’ensuivra ne se traduira pas seulement par l’impossibilité de reprendre rapidement l’entraînement. De toute façon, a priori, dans cette situation-là, il est rare qu’un coureur d’ultra ait envie de remettre çà tout de suite. Ou alors inquiétons-nous de sa santé mentale. Mais cette fatigue s’exprimera aussi dans la vie de tous les jours, et cette asthénie ne connaîtra pas forcément de date butoir à sa dissipation.
Plusieurs années après l’épisode de fatigue chronique qui précipita la fin de sa carrière au plus haut niveau, le marathonien Alberto Salazar racontait que non content de ne plus se sentir l’énergie minimale pour faire des footings d’entretien, il lui arrivait régulièrement de piquer du nez au travail et de s’endormir sur place… sans parler des efforts de concentration extrêmes qu’il devait fournir pour rester à peu près performant dans son activité professionnelle.
La vulnérabilité aux infections, un terrain inflammatoire chronique, se traduisant par tout un tas de problèmes en « ite », constitueront la trace durable de cette fatigue devenue chronique. L’ampleur des dégâts occasionnés, leur durée, ne dépendront alors pas tant du niveau du coureur concerné que de la façon dont il aura géré l’avant, le « pendant » et l’après-course. D’où l’importance d’aborder maintenant cet aspect des choses.
UNE STRATÉGIE A PEU PRES PRÉVENTIVE :
Nul ne peut affirmer qu’il détient le secret qui va permettre, à coup sûr, de ne plus faire une moue dédaigneuse au-dessus du buffet d’arrivée lors de vos prochaines courses. Mais connaissant les causes les plus fréquentes de cette anomalie, il reste possible d’intervenir pour les prévenir autant qu’on pourra.
La première règle qui me paraît importante à tenter de faire passer, c’est curieusement l’incorporation quasi systématique d’aliments riches en protéines au petit déjeuner quotidien. A quoi cela sert-il ? Cette stratégie qui s’appuie sur de récentes acquisitions dans le domaine de la chronobiologie offre plusieurs avantages ; d’une part, ce jambon ou ces œufs délivrent certains acides aminés qui participent au maintien de l’équilibre des neurotransmetteurs, ce qui semble mieux protéger en cours d’effort de l’apparition d’un état de torpeur, de confusion ou d’anorexie.
De plus, ce breakfast à l’anglaise permet d’accroître la part des protéines disponibles en début de journée, ce qui va contribuer à une réparation tissulaire optimale. Car ne perdons pas de vue que pour prendre part à un trail il faut, au préalable, effectuer une préparation conséquente, dont l’une des caractéristiques est d’occasionner invariablement une casse musculaire indéniable. Cette prise alimentaire ne se substituera pas à un produit particulier, même si on encourage fortement nos lecteurs à mettre un sérieux bémol aux viennoiseries et aux repas hyper-sucrées avalés dès potron-minet. Mais l’œuf brouillé peut se réconcilier avec le müesli et le yaourt.
La nature de l’alimentation pré-compétitive va aussi jouer un rôle clef. Le maintien d’un apport protéique et lipidique normal lors des derniers jours avant l’échéance est un principe à intégrer. Pas question de supprimer la volaille ou le poisson, encore moins de faire la chasse aux huiles. Et bien sûr, il sera judicieux d’accroître la part de glucides dans votre alimentation en même temps que vous réduirez à quasiment rien du tout votre entraînement des trois derniers jours. Ceci vous offrira la possibilité de mettre en réserve suffisamment de glycogène.
Grâce à cela il sera épuisé plus tardivement au cours de l’épreuve, et les stimuli anorexigènes seront moins déterminants au moment où la récupération devra débuter. En outre, cette quasi suppression de la pratique de la course lors des dernières 72 heures (surtout si vous vous rangez parmi les vétérans) assurera à votre organisme deux autres avantages ; d’une part elle entraînera une relative fraîcheur mentale, due à un parfait équilibre de la chimie cérébrale.
D’autre part, vous vous doterez d’une chance supplémentaire de réparer les ultimes dégâts laissés, au niveau musculaire, par votre préparation, faute de quoi des déchets et des toxines seront prématurément libérés dans votre organisme fragilisé (simultanément, vous aurez mal aux jambes), et ce seront autant de messages susceptibles de freiner ensuite votre prise alimentaire.
Pensez également à saler votre alimentation au cours des dernières 48 h. Ceci contribuera à un volume plasmatique optimal, ce qui signifie que l’ampleur et les conséquences de la déshydratation pourront être moindres. Ceci sera vrai, évidemment dans la mesure où vous réhydraterez correctement en cours d’exercice.
C’est évidemment le point-clef, le choix des boissons. De l’eau et des glucides à intervalles réguliers, ceux-ci assurant à la fois une meilleure réhydratation cellulaire, l’apport d’un carburant d’appoint aux muscles, ainsi qu’aux intestins qui en ont besoins pour préserver une relative étanchéité. Selon les cas, notamment chez ceux qui redoutent la survenue brutale d’un état de fatigue mentale, la présence de peptides riches en acides aminés ramifiés à ces boissons sera un « plus ».
ATTENTION AUX SALES HABITUDES…
Ce souci de préserver autant qu’on le peut l’intégrité de l’écosystème digestif doit amener à parler de deux agents très néfastes. Le premier, ce sont les antibiotiques. Il ne s’agit pas ici de relancer le débat polémique sur une utilisation parfois jugée exagérée. Mais de souligner qu’à chaque fois qu’ils sont prescrits ils détruisent notre flore digestive. Ceci accroît le risque de voir ses intestins perdre leur étanchéité à l’effort.
Le second, ce sont les anti-inflammatoires dont les enquêtes menées dans le milieu de l’ultra depuis une quinzaine d’années (course et triathlon), nous enseignent que près de la moitié des participants à des épreuves de longue durée en consommes régulièrement, voire le jour de la course. Or ces produits favorisent la perméabilité des intestins, et de là le possible passage de molécules antigéniques dans le sang. Parmi elles figurent les endotoxines dont je vous parlais plus haut. Dans le champ de recherche où je travaille aujourd’hui, celui de l’écosystème digestif des sportifs, la banalisation de ces médicaments est désormais perçue comme une calamité. Une prise d’anti-inflammatoires justifiée (car il en existe, je suis moi aussi bien placé, en tant que coureur récemment blessé, pour le savoir), justifie aussi un repos absolu, consacré à la cicatrisation et à la restauration de l’écosystème digestif. Avaler de l’aspirine la veille au soir des « Templiers » ne constitue pas un bon plan…
« APRÈS L’EFFORT… » (REFRAIN CONNU) :
Enfin, le dernier volet de la prévention de cette inappétence qui suit l’effort concerne la stratégie de récupération à mettre en jeu. Du fait que l’ingestion de solides n’est pas forcément tentante, et peu recommandée tant que les intestins n’ont pas retrouvé une irrigation normale, on privilégiera les boissons énergétiques sitôt la ligne d’arrivée franchie, éventuellement en alternance avec des jus de fruit dilués (toujours par souci de respecter le confort intestinal) et des eaux gazeuses sodées bicarbonatées. L’apport de « ramifiés » à ce moment-là n’apparaît pas non plus idiot.
Cette prise de boisson, en modifiant l’état chimique de l’organisme, va avoir comme conséquence que les différents signaux arrivant au cerveau, et indiquant qu’il est urgent de manger, vont enfin être pris en compte. Les diverses perturbations apparues à la suite de l’effort parasiteront moins ces pulsions à manger. Le repas de récupération devra, en théorie, être « hypotoxique », c’est-à-dire à dominante de végétaux (fruits, légumes, soupes, féculents, légumes secs), d’œufs et de laitages bien tolérés. Une prise d’alcool conviviale ne sera pas forcément incompatible avec cette approche… qui peut rester tout à fait théorique si votre repas d’après-course est élaboré, comme chez nos amis de l’Euskal Trail, par un traiteur qui se met en quatre pour vous faire apprécier les spécialités basques. Gardez cependant en tête que les premières étapes de la récupération, notamment la réhydratation et toutes les étapes préalables à la course, seront encore plus cruciales si vous souhaitez ne garder que de bons souvenirs de ce repas d’après-course… qui est aussi l’une des raisons pour lesquelles on court…
Denis Riché
Doctorat en nutrition humaine et
Spécialiste français de la micronutrition
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Les ultra-boutistes par Denis Riché
De multiples courses nature se sont crées un peu partout dans le monde, courues par toutes saison, parfois la nuit. Parmi les courses mythiques, citons l’Ultra Trail du Mont Blanc – près de 170 km, avec 9600 m de dénivelé positif. Ces courses s’adressent à des athlètes pour qui plaisir de courir […]
Denis Riché
Doctorat en nutrition humaine et
Spécialiste français de la micronutrition
Pour en savoir plus: Les Ultra – Boutistes – Nutrition extreme
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Le surentraînement dans les activités physiques de longue durée par Laurent Bosquet
Le surentraînement dans les activités physiques de longue durée :
Étude de plusieurs marqueurs physiologiques par Laurent Bosquet
L’histoire du sport moderne est parsemée d’exemples d’athlètes qui n’ont jamais eu le
palmarès auquel leur talent les prédestinait. Peut être par malchance, mais aussi, souvent, par excès d’entrainement. La relation entre la charge d’entrainement et la capacité de performance est en forme de U inversé (Rowbottom et aI., 1998). il existe un seuil individuel à partir duquel toute augmentation de la charge d’entrainement ne se traduit plus par une augmentation de la capacité de performance, mais par une stagnation, puis une diminution. On distingue deux étapes 4 partir de cette rupture.
Pour en savoir plus, clic : Surentrainemement dans les activites de longues duree
Laurent Bosquet
Doctorat en sciences de l’activité physique
de l’Université de Montréal
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