Optimisation de la résistance spécifique dans le deuxième virage
- Published in Articles par disciplines, Piste
Les haies basses, par Philippe Leynier
Un des thèmes du colloque de Mars 2006 était le 400m Haies. Voici donc les compte- rendus des intervenants. Remercions ici Nadine Debois qui a été une scripte compétente.
Le 400m Haies est une épreuve qui rebute pas mal d’athlètes, de par l’investissement conséquent qu’il nécessite à l’entraînement. Ceci a pour conséquence un nombre peu important de spécialistes de cette discipline, malgré de bons résultats internationaux, notamment chez les hommes. Il semble qu’il n’y ait pas suffisamment d’entraîneurs de cette spécialité, ce qui expliquerait en partie la faiblesse des effectifs.
Le 400m Haies peut apparaître comme une épreuve peu motivante car :
– l’effort du tour de piste fait peur,
– il nécessite un investissement conséquent à l’entraînement qui rebute certains athlètes,
– les horaires de compétition (le plus souvent en tout début de réunion) sont peu motivants,
– la performance peut apparaître comme aléatoire (influence forte des conditions climatiques, gros écarts de performances chez les athlètes peu experts selon qu’ils ont su ou pas gardé le rythme lors du franchissement des obstacles),
– la technique est très exigeante (savoir franchir des deux jambes, savoir partir dans les blocks avec l’un ou l’autre pied devant)…
Adrien Clémenceau (EAMH) a suivi les traces Jean-Laurent Heusse.© Ouest-France
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
Pour en savoir plus, clic: Les Haies basses- Philippe Leynier
- Published in Articles par disciplines, Piste
P.P.G et Demi-fond : l’œil du kiné
P.P.G et Demi-fond : l’œil du kiné Auteurs : Quentric-Foulard Isabelle, Bregeon François, Gilbert Eric, Olivares Serge, Pinon François, Trudelle Pierre
Définition de la P.P.G selon les entraîneurs.
Pour Platonov repris par Pradet, c’est « le développement et l’harmonisation des qualités physiques » , on travaillera les points faibles, pas forcément les qualités directement impliquées dans l’activité. Pour Gacon on parlera aussi de renforcement musculaire général Pour José Marajo « elle permet de développer : *la condition physique générale *la coordination et la technique *la souplesse et le relâchement *la force *le renforcement spécifique (tendineux et musculaire)
Son but est :
*d’améliorer le potentiel physique *soulager les articulations *augmenter le relâchement » Pour les entraîneurs donc elle est, un moyen de développer l’aptitude à supporter une grosse charge de travail , un moyen de corriger des carences (force, souplesse, coordination). Elle doit permettre de progresser dans la spécialité choisie. Pour nous Kinésithérapeutes , elle nous intéressera pour ses aspects prévention et correction des carences. Nous nous intéresserons particulièrement aux déficits :
- d’extensibilité,
- de force,
- de l’ajustement proprioceptif.
Intérêts et limites de la P.P.G
Intérêts :
Aspects préventifs : Elle aura un rôle important dans la prévention des blessures, en agissant sur des facteurs de risques tels que le manque d’extensibilité (prédisposant aux lésions musculaires), les défauts de coordination gestuelle (lésions musculaires et articulaires), la fatigabilité qui est une des causes principales de blessures.
Il faudra préférer adapter la séance à l’athlète, plutôt que de laisser celui-ci s’adapter aux séances. Comme d’autres formes d’entraînement, il faut un minimum d’individualisation. Pour cela il sera nécessaire de réaliser un bilan, qui permettra de définir les exercices et la charge de travail Risques : comme toute activité physique, elle peut aussi être source de blessures, et comporte
un certain nombre de risques potentiels. liés à l’athlète ( cf bilan) liés au terrain (sol dur, froid…) et au matériel liés à la fatigue (nécessité d’être un homme de terrain, d’avoir l’œil, de veiller à la
qualité de l’exécution, de mesurer la charge de travail, de respecter une progressivité…) L’utilisation des quelques tests présentés associée à un solide sens pratique doit éviter bien des accidents.
Le bilan :
Pour que nos mesures soient utilisables, il suffit d’utiliser quelques tests simples, fiables, valides et fidèles. Sans vouloir faire un bilan kinésithérapique, l’utilisation de quelques instruments comme le chronomètre, le mètre ruban, ou le goniomètre permettra d’obtenir des données exploitables Généralités : l’âge, les antécédents médicaux, le niveau de pratique et l’investissement personnel, la charge d’entraînement, l’activité professionnelle et scolaire.
Morphologique : on notera les déformations rachidiennes, les déformations des membres inférieurs.(hanche, genou, pieds)
Articulaire : à la recherche de limitations, ou d’hyperlaxité ( test de Beighton cf annexe I)
Musculaire : 1°):l’extensibilité
Pour mesurer :
- l’extensibilité des ischios-jambiers par exemple on utilisera le test de Wallace (cf annexe II) qui est bien standardisé (rappel patho : les lésions musculaires des ischios)
- l’extensibilité des adducteurs , on utilisera le goniomètre ou le mètre ruban, (rappel patho : les pubalgies)
- l’extensibilité du T.F.L, utilisation du test d’Ober (cf annexe II),(rappel pathosyndrome de l’essuie-glace)
- l’extensibilité de la cheville , utilisation du test de dorsi-flexion fonctionnelle(cf annexe II), (rappel patho : les tendinites d’Achille)
2°) la force
abdominaux, test de Shirado (cf annexe II)
1 minute sit up test les spinaux test de Biering-Sorensen (cf annexe II), (rappel patho :les rachialgies)la proprioception : Pour la cheville, on pourra observer la faculté de marcher sur une poutre basse, on pourra chronométrer le maintien d’un équilibre unipodal yeux fermés, membre inférieur tendu ou à 45°(rappel les entorses de cheville). Pour les auteurs américains, la pliométrie ne peut être débutée sans risque que lorsque l’athlète est capable de tenir un équilibre unipodal à 45° de flexion de hanche, les yeux fermés.A partir de ce bilan et de notre connaissance des contraintes de l’activité, nous montrerons quelques exemples d’exercices (étirements, renforcement, proprioception…). Rappelons letravail de Bruno Gajer, pour qui les muscles essentiels sont les extenseurs de hanche en contractions explosives. Nous n’oublierons pas non plus les muscles du tronc.Nous utiliserons :*des exercices d’étirement, en tension active pour le sujet hyperlaxe (rôle dans l’échauffement), contracté-relaché ou posture chez le sujet raide*des exercices de renforcement en variant les modes de contraction (isotonique,concentrique, excentrique, pliométrique) et les courses articulaires (interne, moyenne,externe),des abdominaux, spinaux, de la chaîne d’ extension.*des exercices de proprioception : marche sur poutre, équilibres les yeux ouverts ou fermés,en bougeant la tête …
Conclusion :
Comme toute autre forme d’entraînement la P.P.G doit être adaptée à l’athlète, elle est indispensable au développement harmonieux des qualités physiques, elle peut être l’occasion d’une rencontre fructueuse entre kinésithérapeutes et entraîneurs. Un travail commun dans lequel le kiné apporterait ses connaissances des pathologies et de leur prévention, et l’entraîneur sa connaissance de l’activité et son répertoire d’exercices.
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse : AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
- Published in Articles par disciplines, Articles publiés, Outils pour l'entraineur, Piste
SIX BONNES RAISONS DE BOIRE A L’EFFORT… par Denis Riché
Le rôle de l’alimentation, y compris en cours d’activité, est souvent envisagé sous un angle essentiellement énergétique. Les allégations et les noms donnés à une grande majorité des produits de l’effort font d’ailleurs écho à cette logique : « booster », « coups de fouet », voire l’expression même reconnue sur le plan de la législation : « boisson énergétique ».
Le débat quant à l’intérêt de leur utilisation systématique à l’effort repose donc sur des arguments situés dans ce registre. La nutrition du XXIème siècle devrait se placer bien au-delà. Il existe au moins six bonnes raisons (souvent inconnues) de consommer une boisson de l’effort lors de chaque sortie.
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
Pour en savoir plus, clic: SIX BONNES RAISONS DE BOIRE A L EFFORT
- Published in Entrainement Trail, Nutrition
Sport et Montagne : Alimentation et Hydratation en Altitude Par Corinne PEIRANO Diététicienne – Nutritionniste
L’exposition à l’altitude soumet le sportif à un environnement particulier avec une absence de ses repères habituels qui exigera de sa part une bonne connaissance du terrain. En fonction de l’activité pratiquée, plus exactement de sa durée, de son intensité et des effets secondaires qu’elle aura sur le plan cardiorespiratoire, dépendront les besoins quantitatifs et qualitatifs alimentaires et hydriques adaptés à l’effort (activité de randonnée, treck, expédition en Haute Montagne, skyrunning, alpinisme, escalade, biathlon, Trail et Ultra TRail etc.).
Pour en savoir plus, clic: Alimentation en Altitude
- Published in Nutrition
La nutrition du sport – La femme sportive par Amélie FOSSE, diététicienne/nutritionniste du sport
Déficit énergétique
Fer
Magnésium
Triade de la Sportive
Calcium
Vitamine D
Protéines
Gestion de la perte de poids
Gestion des Féculents
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
Pour en savoir plus, clic: La nutrition du sport – La femme sportive par Amélie FOSSE
- Published in Nutrition, Spécificités Féminines
BILLET D’HUMEUR : EN FINIR AVEC LA CHRONONUTRITION ? par Denis Riché
L’émergence assez médiatisée d’un nouveau courant « diététique », la « chrononutrition », suscite de plus en plus d’intérêt au sein du monde médical. Pour l’essentiel, elle indique que, selon le moment où on les avale, les aliments n’ont pas le même impact sur leur corps.
La « chrononutrition » emprunte beaucoup à une science authentique, plus ancienne qu’elle, qui se nomme la « chronobiologie ».
Celle-ci a été initiée à la suite d’observations toutes simples ; les fonctions de notre corps ne se déroulent pas de manière constante au cours de la journée. Ces fluctuations sont parfois perçues de tous. Ainsi, la veille succède au sommeil au cours de la journée. Pour simple qu’elle paraisse, cette alternance est pourtant déterminée de manière assez complexe. Elle dépend à la fois d’une horloge interne, inhérente à chacun de nous, qui détermine un cycle immuable, et d’autres agents de synchronisation « externe».
Pour en savoir plus, clic: En finir avec la Chrononutrition par Denis Riche
- Published in Nutrition
MANGER MOINS LES JOURS DE REPOS par Denis Riché
Que manger les jours de repos ? Deux tendances s’opposent en ce qui concerne la gestion de la ou des journées où on ne court pas. D’un côté se trouvent ceux qui mangent de tout sans discernement, dans les mêmes quantités que les jours où ils effectuent des séances. De l’autre se rangent les adeptes de « no pain, no gain ! » Si on ne court pas, on n’a pas besoin d’apporter autant d’énergie à son organisme. Et à la limite, pour être plus léger ou plus légère, on se restreint pour maigrir. Où se situer ?
LES EFFETS DE L’ENTRAÎNEMENT SONT DURABLES :
Une idée, fortement implantée dans le milieu du vélo a longtemps prévalu : On ne mange que proportionnellement à son activité de la journée. Les soigneurs des équipes « pro » ont même, par tradition, poussé le bouchon très loin, soumettant à la pesée quotidienne les coursiers de leur équipe. Toute prise de poids intempestive était alors (et est souvent encore) attribuée à un « excès » alimentaire et le coupable puni pour la journée, se voit contraint de se restreindre ; Il sera notamment, comme un gosse, privé de dessert !
Les variations de poids enregistrées d’un jour à l’autre ne semblent en fait pas du tout répondre à une logique calorique. Et de fait elles n’y répondent pas. La seule perte de poids durable et « utile » chez celui ou celle qui veut s’alléger, c’est celle qui porte sur la masse grasse. Or sa baisse tangible ne peut s’observer visuellement qu’à l’échelle de la semaine ou du mois. Certainement pas de la journée. Tout écart supérieur à 500 g, d’un jour à l’autre, reflète donc autre chose que l’effet d’excès alimentaires éventuels. Il peut par exemple s’agir des fluctuations de la teneur en eau de l’organisme.
Chaque séance, a fortiori si on ne boit pas durant son déroulement, occasionne une déshydratation variable, qui est perçue par notre organisme comme une agression. N’oublions pas que toute perte en eau supérieure à 2% du poids corporel peut déjà se traduire par une perte de force et d’endurance. Il paraît donc logique que pour répondre à cette situation défavorable notre corps mette en place une stratégie de protection. Elle se révèlera d’autant plus efficace que l’entraînement régulier conduit à des adaptations durables.
L’une de ces transformations consistera en une aptitude accrue à préserver les minéraux et à retenir l’eau dans les tissus après une session, en empêchant son élimination rénale. Une substance, nommée « hormone anti-diurétique » (ADH), participe activement à ce processus, qui peut expliquer pourquoi certains champions mettent autant de temps, parfois, à satisfaire aux exigences du contrôle anti-dopage. De plus, divers travaux ont montré que si, simultanément, on apportait un surcroît de sodium (sel de table), en récupération, au-delà de la compensation des pertes occasionnées, le volume plasmatique pouvait s’accroître. Un travail mené en 1996 montra ainsi qu’un gain de poids proche du kilo pouvait survenir dans ces conditions. Et cela moins de 12 heures après l’arrêt de l’activité. Plus la déshydratation occasionnée a été importante, plus l’effort a duré, plus on apporte de sel en récupération, et plus le gain pondéral peut être significatif. Cela ne sera pas au détriment de l’athlète, au contraire même, puisque cette dilution du sang s’accompagnera d’une diffusion plus facile de celui-ci dans nos vaisseaux et capillaires.
D’autres phénomènes peuvent conduire, notamment chez les femmes, à des problèmes de rétention d’eau au sein des cellules ; la première femme au classement du « Trail des Citadelles » accusa ainsi, le lendemain de sa victoire, une prise de poids proche du kg, malgré près de sept heures passés dans les sentiers boueux de l’Ariège. Ceci semblait exclusivement liée à un tel problème, plus fréquent chez les femmes du fait d’un statut hormonal particulier.
La mise en réserve de glycogène au sein des muscles peut également donner lieu à une prise de poids. Celle-ci constitue même la preuve de la bonne réalisation du régime enrichi en glucides qu’on propose lors des trois jours qui précèdent une épreuve. D’où vient cette prise de poids ? D’une double origine. Il s’agit d’une part des stocks de « super » élaborés dans les muscles.
Et d’autre part, pour chaque gramme de sucre ainsi mis en réserve, ce ne sont pas loin de 3 g d’eau qui suivent obligatoirement. Faites le compte : 400 à 500 g de glucides mis en réserve entraînent avec eux 1,2 à 1,5 kg d’eau. Au total, on peut gagner jusqu’à deux kg. Pour notre bénéfice, même si effectivement, au tout début d’un effort entamé dans ces conditions, on ne se sent pas obligatoirement des plus légers. Mais une fois cette impression dépassée, l’avantage apparaît clairement.
Ce processus de mise en réserve survient en réponse à l’entraînement à chaque fois qu’on a entamé les réserves de glycogène lors d’une séance qualitative (seuil, VMA, etc…) Dans les heures qui suivent, manifestant une plus grande avidité pour les sucres, les muscles vont capter l’essentiel de celui qui passe à proximité des fibres pour les stocker. Comme on l’a vu, de l’eau se met également en réserve.
Ce processus ne se déroule pas de manière constante au cours du temps. Il est au contraire très efficace dans les 6 à 12 heures qui suivent la fin d’une telle séance. Par contre, 24 heures plus tard, la capacité des muscles à stocker est quasiment revenue à la normale. Cette « norme » sera cependant, pour un athlète bien entraîné, largement supérieure à ce que le muscle d’un sédentaire peut mettre en réserve. Ce qui signifie que, durant tout ce temps, le risque de voir une fraction de cet apport glucidique se diriger vers les stocks adipeux et se transformer en graisses est faible.
PASSER A LA POMPE AVANT DE FAIRE TOURNER LE MOTEUR :
Ces considérations amènent deux réflexions. La première, c’est qu’il est complètement inutile, et neuf fois sur dix complètement négatif, de se peser quotidiennement. Généralement, les observations relevées seront au mieux ininterprétables, et au pire démoralisantes pour celui qui croira y lire la révélation de son « problème de poids ». Les seules fluctuations intéressantes, si tant est qu’elles doivent survenir, concernent la masse grasse, sujette à des variations sur de plus longs délais, comme on l’a dit. Se peser une fois tous les dix jours, au maximum, est largement suffisant pour les apprécier.
Monter plus souvent sur la balance ne sert à rien, hormis à l’occasion de sorties longues ou des premières chaleurs ou ce contrôle vise alors à tout autre chose : s’assurer de la justesse de ses apports hydriques à l’effort et en récupération.
La seconde c’est que pour répondre au problème que pose l’élaboration d’une ration appropriée les jours de repos, on ne doit pas réfléchir à l’échelle de la journée, mais au contraire à celle de la semaine. Penser aux délais entre deux séances consécutives, au temps nécessaire à reconstituer ses réserves de « super », et aux apports à réaliser pour récupérer d’une séance, pour en optimiser les effets et bénéficier de la suivante. Pour être clair, dès lors qu’on effectue quatre séances hebdomadaires (et davantage), il faut considérer qu’on se trouve toujours, en fait, entre deux séances. Toute journée de repos se trouve coincée entre deux jours d’entraînement, sauf exception, et on peut alors considérer que sa première moitié couvre éventuellement la fin de la période de récupération de la première, et qu’ensuite on prépare déjà celle du lendemain. Il n’y a donc aucune raison de restreindre un groupe d’aliment particulier ou de cesser de manger alors qu’on a encore faim. Il n’y a pas de justification non plus à se lâcher et à manger davantage que les jours d’entraînement. Cette dernière attitude, plus fréquente qu’on pourrait l’imaginer a priori, peut alors traduire l’existence d’un vrai fond de frustration chez le coureur ou la coureuse. Leur alimentation est-elle trop organisée autour de la course ? Est-elle trop restrictive ? Trop génératrice de frustrations ?
Ou la faim est-elle masquée par d’éventuelles toxines abondamment accumulées, comme après une séance lactique ? Cela se peut.
Dès 1970 le Pr Creff avait remarqué que le contenu énergétique de la ration, après une épreuve, n’était corrélé à la dépense occasionnée que le surlendemain de la course. Comme si l’organisme mettait au premier plan l’élimination, et que c’est seulement une fois le terrain nettoyé que la compensation des dépenses s’effectue intégralement. Toujours est-il qu’une ration trop souvent restrictive prépare la survenue de futurs dérapages. Les journées de repos constitueront alors l’occasion de laisser libre cours à ses pulsions alimentaires. Dans ce contexte, celles-ci échappent à tout contrôle, s’orientant préférentiellement vers les aliments à saveur sucrée
A l’occasion des journées de repos on cherchera donc à conserver une ration en conformité avec le modèle de la pyramide équilibré, en se référant à une autre règle simple : « j’ai faim, je mange. Je n’ai plus faim je m’arrête, sauf si c’est très bon… » Exercice apparemment d’une simplicité extrême. Beaucoup y échouent cependant, parce que manger répond à des motivations complexes, qu’on ne maîtrise pas forcément. Et cela n’a rien à voir avec la volonté. C’est une simple affaire de neurotransmetteurs c’est-à-dire, finalement de nutrition cérébrale. Nous y reviendrons prochainement.
Certains aliments très intéressants sur le plan nutritionnel, et dont la digestion n’est pas compatible avec la réalisation d’une séance dans les heures qui suivent, ou susceptibles de fournir des constituants affectant la récupération, trouveront avantageusement leur place à nos menus ces jours de repos. Le boudin (aliment dont le taux de fer dépasse tous les autres), la viande rouge, les légumes secs, le chou et ses dérivés, l’ail, l’oignon, tous reconnus comme des aliments « santé », seront à privilégier lors des journées de repos.
Comment, en pratique, construire ses menus ces jours-là ? Le petit déjeuner comprendra des glucides, notamment si on s’est entraîné la veille, un fruit, un laitage (selon ses tolérances) et éventuellement une protéine animale (œuf, jambon, bacon), ceci afin de mieux gérer les envies alimentaires, d’optimiser la vigilance et d’optimiser la récupération. Le repas du midi sera à dominante protéique (viande, volaille, lapin boudin, foie), servi avec des légumes verts et une portion moyenne de féculents, alors que celui du soir privilégiera les féculents. Ceci servira notamment à finir de restaurer les réserves de glycogène en vue des séances à venir. De la même manière qu’on accomplit le plein d’essence la veille de son départ en vacances…
Les journées de repos seront aussi l’occasion de s’hydrater abondamment, surtout en regard du nombre d’athlètes chez qui les apports hydriques se situent à un niveau insuffisant.
Si vous coupez deux jours consécutifs, la seule adaptation à ajouter, c’est la réduction des portions de féculents le midi. Ce n’est que si vous arrêtez de courir trois jours consécutifs ou davantage, ou si vous avez objectivement du poids à perdre, qu’on envisagera la situation différemment. Dans le premier cas, celui de la coupure ou de la mini-coupure, tout sera fonction des éventuels déficits à corriger, de la fatigue éprouvée, et de l’écart possible au poids de forme. Il n’existe pas de réponse univoque.
Dans le second cas, celui d’un surpoids objectif à éliminer, on envisagera d’opter pour une approche soft, équilibrée, mettant plus particulièrement l’accent sur la chronologie alimentaire.
En pratique, on gardera un petit déjeuner équilibré, on prévoira un déjeuner à dominante protéique (si possible sans féculent), on programmera un goûter à base de fruits. Enfin, le repas du soir alternera féculents (de deux à quatre fois par semaine, selon le niveau de consommation initiale et d’autres critères tels que les besoins irrépressibles de sucre), les repas à base de poisson… et une bonne bouffe hebdomadaire entre amis, où il sera plus question de se faire plaisir que de se goinfrer et de perdre tout contrôle.
Le sens de la mesure et de la pondération est souvent ce qui manque le plus lorsqu’il s’agit de gérer son alimentation en période de repos. Les déficits antérieurs, le stress occasionné, la fatigue et de mauvaises habitudes solidement ancrées jouent un large rôle dans la survenue de ces dérapages. Tout comme d’inutiles privations lors d’autres jours sans entraînement !
Denis Riché
Doctorat en nutrition humaine et
Spécialiste français de la micronutrition
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
Avec la collaboration de SDPO-mag
Site Internet : www.sdpo.com Email : sdpo@sdpo.com
- Published in Nutrition
Effets du désentraînement Par Serge Olivares
Effets du désentraînement Par Serge Olivares entraîneur demi-fond et kinésithérapeute
L’arrêt de l’entraînement, que cela soit pour des vacances, pour des raisons professionnelles ou à la suite d’une blessure, va avoir des conséquences que l’entraîneur se doit de connaître.
Prendre en compte ces modifications permettra d’éviter la blessure ou la récidive.
Tout d’abord il faut préciser, même si cela peut paraître être une évidence, que la reprise après blessure ne peut se faire que si celle ci est guérie. Chaque élément (muscle, ligament, os…) aura un délai de guérison propre qu’il faudra respecter. De 5 jours à 2 mois pour une lésion musculaire, nous pourrons monter jusqu’à 9 mois ou un an pour un ligament ou un os. Vouloir gagner du temps est souvent la meilleure façon d’en perdre. La collaboration avec l’équipe médicale est donc essentielle.
Les effets du désentraînement vont être divers et toucher plusieurs systèmes.
Le système cardio-vasculaire et respiratoire :
On va constater une baisse rapide (en 10 à 14 jours) de la VO2 max, une diminution de la vitesse au seuil anaérobique ainsi que de la VMA. Néanmoins les valeurs resteront supérieures à celles des sédentaires. Ceci va être du à une réduction du volume sanguin et plasmatique ainsi que des protéines plasmatiques.
Le rythme cardiaque va augmenter au repos et lors des efforts sous maximaux, mais ceci ne compensera pas la baisse de volume sanguin, le débit baissera donc.
Parallèlement la pression sanguine et les résistances périphériques vont augmenter.
Sur le plan respiratoire, on notera aussi une diminution de la ventilation maximale.
Changements métaboliques :
Là aussi nous noterons des modifications. Nous aurons une moins bonne utilisation du glucose, et une baisse des réserves intra-musculaires, ceci va donc perturber l’efficacité de la reprise.
Nous aurons aussi une facilitation du stockage des graisses. La masse grasse va augmenter même si le poids reste constant.
Changements musculaires :
La répartition des fibres lentes et rapides ne va pas changer si l’arrêt est de courte durée (3 semaines), par contre si l’arrêt se prolonge (2 à 3 mois) on observera une augmentation du pourcentage des fibres à métabolisme aérobie chez les athlètes de vitesse et de force (due à une diminution des fibres rapides), chez les athlètes d’endurance on observe une augmentation du pourcentage des fibres FTb (fibres rapides et fatigables avec surtout un métabolisme anaérobique) et une diminution des fibres FTa (rapides et résistantes à la fatigue fonctionnant soit sur le mode aérobie soit sur le mode anaérobie). Globalement tout se passe comme si le désentraînement provoquait une remise à zéro des adaptations spécifiques à l’effort.
Concernant la taille des muscles, chez les athlètes à dominante force/vitesse nous aurons une diminution de la taille des fibres, mais peu de changements chez les sportifs plutôt endurants.
La différence artério-veineuse de concentration d’oxygène ne va pas changer sur les 3 premières semaines, ensuite cette différence va diminuer, contribuant à la baisse de VO2 max.
Sur le plan enzymatique, nous aurons une diminution des activités des enzymes oxydatives, ainsi que de la production d’ATP par les mitochondries. Tout ceci va contribuer à une diminution des qualités physiques que cela soit dans les sports d’endurance avec une baisse rapide ou dans les sports de force vitesse avec un déclin plus lent (4 semaines), avec néanmoins une désadaptation lorsqu’il s’agit de travail excentrique ou de force spécifique à l’activité.
De plus il faut rajouter, que lors d’un retour de blessure, ces phénomènes vont être majorés pour les muscles ou les articulations lésés.
Comment limiter les effets du désentraînement :
Afin de gagner du temps sur la reprise de l’entraînement, de nombreux chercheurs et entraîneurs ont étudié les modalités du maintien de l’état de forme physique. Deux protocoles se dégage, l’entraînement réduit et l’entraînement croisé (à partir d’activités différentes de celles pratiquées habituellement par le sujet)
La réduction de l’entraînement se fera en préservant l’intensité, le volume pouvant être réduit de 60%, par contre la fréquence de l’entraînement ne peut être réduite que 20 à 30%.
L’entraînement croisé, consistera à maintenir une activité alternative, ayant peu de contraintes sur la région lésée en cas de blessure. Il sera aussi utilisé lorsqu’on voudra éviter la monotonie sans voir baisser le niveau de forme, notamment lors des vacances. On utilisera donc l’aqua-jogging, la natation, le vélo, un sport collectif ou autre. Le choix se faisant en tenant compte des impératifs liés à la blessure, des contraintes de l’activité, des goûts du sportif…
Pour en savoir plus : I.Mujika et S. Padilla, Physiological and performance consequences of training cessation in athletes: detraining, 117, 157 in Rehabilitation of sports injuries in the encyclopaedia of sports medicine, 2003, Blackwell Publishing
Serge Olivares
Entraîneur de demi-fond et kinésithérapeute
Membre du bureau Directeur de l’AEIFA
(Association des Entraineurs d’Ile de France d’Athlétisme)
Pour adhérer à notre association ou avoir des renseignements, une seule adresse :
AEIFA, 16 rue Vincent Compoint 75018 PARIS
Courriel : aeifa@aeifa.com Internet : www.aeifa.com
- Published in Articles généraux, Médicalement votre
Troubles digestifs et marathon
Troubles digestifs et marathon – Enquête auprès de 1257 coureurs du marathon du Médoc
Thèse de Doctorat en Médecine dirigée par JM Chevalier soutenue par Pascal MALOULI.
En partenariat avec les médecins congressistes du marathon du Médoc
Plaintes digestives = désagréments ++ causés par la course à pied plus fréquents que les plaintes musculaires, tendineuses ou osseuses!
Derek Clayton recordman du marathon en 1969 à ANVERS (2h 08 34’) a décrit publiquement une hématémèse et un méléna dans les 48 heures après la course.
Intérêts de l’étude
Très peu d’études épidémiologiques récentes (rien dans les années 2000)
Effectifs souvent peu importants
Objectifs:
– Fréquence réelle troubles digestifs chez le marathonien ≪ tout venant ≫
– Quels facteurs favorisants ?
Pour en savoir plus, clic: 08___Troubles_Digestifs_et_Marathon
- Published in Articles par disciplines, Hors stade, Médicalement votre